— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine. — 4. Influence du Commonitorium.

1. Vie.

— Gennade précise (De uiris illustribus 65 ; éd. E.C. Richardson, TU 14/1, Leipzig, 1896, p. 83) que Vincent de Lérins est mort sous le règne de Théodose II (408-450) et de Valentinien III (424-455), donc avant 450. Né en Gaule, sans doute comme son frère Loup dans la ciuitas Leucorum, c'est-à-dire à Toul, il a été moine et prêtre. Au début de son Commonitorium (3, 4), Vincent nous apprend qu'il réside dans un monastère qui dépend d'un modeste « village » (uillula), éloigné des tracas de la ville (urbs). Rien dans cette notation ne fait penser spécialement aux îles de Lérins. Dans son De laude eremi, écrit vers 426, Eucher de Lyon signale que c'est dans le passé que Lérins avait joui de la présence de Loup, devenu évêque de Troyes, ainsi que de celle de son frère Vincent. Le Vincent dont parle Eucher a donc, selon ce dernier, déjà quitté Lérins à ce moment là. La préface des Instructionum libri (428-434) du même Eucher mentionne à nouveau un Vincent qui avec Salvien de Marseille a parachevé à Lérins l'instruction de son fils Salonius. Enfin le Vincent auteur du Commonitorium a été, selon Gennade (ibid.), prêtre à Lérins. Pour interpréter l'ensemble de ces données, nous devons tenir compte de l'instabilité relative des moines de Lérins. Hilaire avait rejoint à Lérins Honorat, son parent, avant d'accompagner ce dernier à Arles. Au cours de l'épiscopat d'Honorat, Hilaire revint à Lérins qu'il quitta à nouveau pour devenir, à son tour, évêque d'Arles. Vincent, lui aussi, qu'il ait ou non accompagné son frère Loup à Troyes, a pu quitter Lérins avant 426 pour y revenir plus tard. Aussi pensons-nous que le Vincent frère de Loup et l'auteur du Commonitorium sont une seule et même personne. En résumé Vincent de Lérins, venu, comme de nombreux autres moines de Provence, du nord de la Gaule, a écrit, selon ses propres indications, son Commonitorium en 434. Son séjour à Lérins,...

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