Auteur : André GODIN.
 
Tome 16 - Colonne 1052
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Titre de l'article : VITRIER (JEAN),
Début de l'article :
franciscain, vers 1456-vers 1519. — Jean Vitrier (Voirier, Veerier) naquit à Saint-Omer dans un milieu de bonne bourgeoisie drapière. Selon Érasme (éd. Allen, Épître 1211), il entra de bonne heure en moinerie, sans doute au couvent franciscain de Saint-Omer. Il séjourna à l'université de Louvain en qualité d'artien et peut-être comme étudiant à la faculté de théologie. Entre 1486-1488, il devint gardien du couvent des franciscains observants de Namur. Il semble avoir contribué à l'essor de cette maison et à l'apaisement des querelles entre conventuels et observants. Plus fondamentaux et beaucoup mieux connus sont les trois grands combats de Vitrier pour la pureté de la foi selon l'Évangile : ils sont marqués par l'intransigeance réformatrice et un mysticisme violent. Le premier se produisit en 1498 à Tournai, où l'observant tonnait contre les maisons religieuses non réformées, la paillardise des chanoines et autres gens d'Église, le culte superstitieux des saints. La faculté de théologie de Paris censura seize propositions assez arbitrairement extraites des sermons de Vitrier. On ne sait s'il se justifia ou se soumit publiquement à ces décisions. En tout cas, nous le retrouvons, en 1500, gardien de l'important couvent de Saint-Omer. Mystique quelque peu égaré dans l'administration, il s'accommodait mal des compromissions inhérentes à sa charge. A l'occasion de la prédication de l'indulgence jubilaire de 1500, qu'il jugeait simoniaque, les commissaires essayèrent d'acheter son silence par un don en argent pour la construction de la nouvelle église conventuelle. Excommunié et deux fois cité devant le tribunal diocésain, l'intraitable franciscain continua de prêcher et l'affaire n'eut pas de suite. La troisième bataille fut la réforme du couvent de Sainte-Marguerite à Saint-Omer en 1501, décrite par Érasme (Ép. cit.) et consignée dans les archives judiciaires de la ville. Vitrier qui cherchait à chasser huit soeurs récalcitrantes de ce lupanar qu'était devenu leur couvent, fut victime d'une tentative d'assassinat. Héritier du joachimisme (cf. art. Joachim de Flore) comme plusieurs franciscains de tempérament prophétique, tel fray Martín de Valencia, visionnaire du couvent Saint-Gabriel de la province...

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