— Marc-Antoine Filomarino (et non Filamarino) naquit en 1596 à Naples ; il appartenait à une puissante et noble famille de cette ville ; son frère Ascanio fut cardinal et archevêque de Naples. Entré chez les capucins, il fit profession le 24 avril 1615 et suivit les études ecclésiastiques dans les collèges de l'ordre. Directeur d'âmes apprécié et grand prédicateur, il joua un rôle de pacificateur dans la révolte populaire de Massianello (1647). Trois fois supérieur de la province capucine de Naples, examinateur synodal, visiteur et théologien de l'archevêché, consulteur du Saint-Office et doyen de l'Inquisition à Naples, il refusa le siège archiépiscopal de Salerne. Il mourut à Naples le 7 mars 1683.

Ses charges à la curie de l'archevêché le mirent en contact avec un foyer de pseudo-mysticisme animé par une illuminée dont on n'a pas gardé le nom. D'où son unique ouvrage imprimé : Tractatus de divinis revelationibus duo (Naples, 1675). Le premier traité étudie la possibilité et les différents modes des révélations surnaturelles privées ; il montre sur quels critères juger de l'authenticité de ces révélations et comment les différencier des illusions, qu'il s'agisse de l'objet de la révélation, de son mode ou du sujet qui la reçoit. Ce traité de discernement des esprits est fondé sur l'Écriture et les autorités de la tradition. La seconde partie réfute sept propositions attribuées à l'illuminée (sa prédestination, son don de persévérance, sa sanctification dès le sein maternel, ses visions de l'essence divine, son impeccabilité etc).

Bernard de Bologne, Bibliotheca scriptorum ordinis Fratrum Minorum Capuccinorum, Venise, 1747, p. 106. — Pellegrino da Forli, Annali dell'Ordine dei FF. Minori Cappuccini, t. 3, Milan, 1884, p. 342-344. — Apollinaire de Valence, Bibliotheca Fratrum Minorum Capuccinorum provinciae neapolitanae, Rome-Naples, 1886, p. 96-97. — Lexicon capuccinum, Rome, 1951, col. 629. — Corrado da Arienzo, P. Francesco M. Filomarino da Napoli, esimio teologo, Rovigo, 1960.

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