poète, 1587-1679. — 1. Vie. — 2. Conversion. — 3. Œuvres.

1. VIE.

— Né à Cologne, le 17 novembre 1587, d'un couple de chapeliers anabaptistes, Joost van den Vondel suit ses parents dans leur exil lorsque, cinq ans plus tard, ceux-ci gagnent Amsterdam afin d'exercer leur culte et leur commerce dans une plus grande liberté. Il reçoit dans la jeune capitale des Provinces-Unies l'éducation prosaïque et utilitaire des enfants de la moyenne bourgeoisie marchande, mais s'intéresse déjà en autodidacte à la littérature et aux beaux-arts. On le retrouve dès 1605 membre d'une chambre de rhétorique, où il a tôt fait de se lier avec l'élite littéraire de son temps. En 1610, il épouse Marie de Wolf, originaire comme lui de Cologne. De cette union heureuse naîtront quatre enfants, dont deux meurent en bas âge. Alors qu'il n'avait publié jusque-là que quelques poèmes de circonstance, la querelle entre Arminiens et Gomaristes, ainsi que ses sympathies pour la cause des Remontrants, donnent à Vondel l'occasion d'exercer sa verve satirique. L'exécution de Jan Olden-Barneveldt lui fournit le sujet d'une pièce politique à clefs, Palamède (1625), qui fait sa fortune tout en lui aliénant le parti orangiste. Propulsé au faîte de la célébrité, l'auteur, bien introduit dans les salons amstellodamois, rencontre alors H. Grotius, dont l'influence oecuméniste sera sur lui déterminante à l'heure de sa conversion au catholicisme. Il fait encore la connaissance de l'humaniste Vossius, qui l'initie aux lettres classiques, puis seconde sa science d'autodidacte. Infatigable travailleur, Vondel s'applique, sur les conseils de ce dernier, à la traduction d'auteurs grecs et latins. Puis il s'adonne successivement, au cours d'une longue carrière jalonnée par des fortunes diverses, à tous les genres littéraires — tragédies, épopées, pièces lyriques, poèmes didactiques —, donnant par là ses lettres de noblesse à une langue que peu avaient illustrée avant lui. Ruiné, sur ses vieux jours, par un fils prodigue dont il s'était porté garant, Vondel se voit contraint de solliciter un emploi de fonctionnaire au mont-de-piété, afin d'assurer sa subsistance. C'est là...

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