Auteur : Paul COCHOIS.
 
Tome 5 - Colonne 1123
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Titre de l'article : FRANÇOISE DE LA MÈRE DE DIEU, carmélite, 1615-1671.
Début de l'article :
— Née à Dieppe, le 11 juin 1615, Françoise Martin entre à 16 ans au carmel de cette ville après une enfance bénie. Dès son noviciat, elle est favorisée de communications surnaturelles qui dureront toute sa vie. Craignant d'être trompée, elle préférerait marcher par la voie commune, mais Notre-Seigneur lui répond qu'il entend la diriger lui-même. Attentivement contrôlée par Guillaume Gibieuf, de 1632 à 1634, puis par les docteurs Jean Coqueret † 1655 et Robert Duval, le jeune, elle reçoit aussi assistance des jésuites Paul Le Jeune, de 1658 à 1664, et Jean Crasset. Tous s'inclinent devant le caractère manifestement surnaturel de sa voie : « Si on la pilait dans un mortier, avoue l'une de ses prieures, on n'en tirerait qu'humilité » (p. 682-683). Après avoir été prieure à Dieppe et Pont-Audemer, elle meurt en odeur de sainteté dans sa ville natale, le 25 novembre 1671. Les notes prises par les prieures auxquelles elle soumettait ses communications surnaturelles ont permis aux carmélites de Saint-Denis d'écrire sa vie en 1682. On trouve à la fin de cette biographie les précieuses relations sur ses états intérieurs que Françoise a envoyées par obéissance à ses supérieurs (Gibieuf et Duval), quelques extraits de ses lettres, plusieurs avis aux novices et les admirables lettres où Le Jeune et Crasset la rassurent sur la nature de sa contemplation. Notre-Seigneur qui veut se l'unir si étroitement qu'elle ne soit plus qu'une même chose avec lui (cf p. 26, 48, 51, etc) fait suivre à Françoise un itinéraire bien carmélitain, mais exprimé habituellement de façon plus bérullienne que thérésienne : cet itinéraire 1124 passe par les grâces sensibles, le dénuement, l'obscurité et les épreuves multiples, l'adhérence passive et continuelle aux mystères de la « vie conversante » de Notre-Seigneur, en suivant le cycle liturgique, enfin la perte en Dieu. « Je me trouve à présent dans un grand abaissement et anéantissement devant Dieu, reconnaissant son infinie bonté qui daigne s'arrêter à mon néant que je vois toujours plus grand et indigne de l'approche de Dieu, et cependant il me tient quelques fois et m'élève si proche de lui qu'il semble me plonger et abîmer dans soi, de sorte que l'âme se voit perdue en Dieu comme une goutte d'eau dans la mer. Cela ne dure pas...

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