Auteur : F. MUGNIER.
 
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Titre de l'article : ABSTINENCE.
Début de l'article :
— I. Notion de l'abstinence. — II. L'abstinence chez les païens. — III. L'abstinence chez les Juifs. — IV. L'abstinence dans le christianisme. — V. L'abstinence dans les sectes hérétiques. — VI. Les attaques contre l'abstinence. — VII. Valeur de l'abstinence.
I. — NOTION DE L'ABSTINENCE.
— Le mot abstinence est dérivé du mot latin abstinentia. Abstinentia, dans la langue classique, signifie d'ordinaire la privation volontaire d'une chose déterminée. Ainsi, chez un magistrat, c'est le désintéressement, le détachement des richesses ou de la popularité. Par extension (SALLUSTE, Catil, 57), il désigne l'empire sur ses passions, ou encore (SALLUSTE, Catil., 3 ; CICÉRON, II, Verr., 4, 46), la tempérance, la continence, la pureté des moeurs. Ces mêmes auteurs et d'autres (PLINE, XXVII, 9 ; CELSE, II, 16), l'emploient pour indiquer l'action de s'interdire certaines satisfactions ou de se priver de certains plaisirs, en particulier dans le boire et le manger. Porphyre et Plutarque se servent pour exprimer la même idée du mot grec άπоχή. Ce dernier sens est plus directement contenu dans le verbe abstinere se a… Le mot a été conservé par l'ascétisme chrétien avec un sens précis de privation, de mortification, surtout dans la nourriture et la boisson. Saint Paul recommande l'abstinence quand il dit : « Bonum est non manducare carnem, et non bibere vinum, neque in quo frater tuus offenditur, aut scandalizatur, aut infirmatur » (Rom., 14, 21). Il la pratique, quand il dit : « Quapropter si esca scandalizat fratrem meum, non manducabo carnem in aeternum, ne fratrem meum scandalizem » (1 Cor., 8, 13) Saint Pierre écrit de même : « … ministrate in fide vestra virtutem, in virtute autem scientiam, in scientia autem abstinentiam, in abstinentia autem patientiam… (2 Petr., 1, 5-6). C'est ce sens même qui nous intéresse ici à un double point de vue : 1. L'abstinence est une vertu ; 2. Elle est une forme spéciale de mortification.

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