— Un des péchés capitaux, dans les listes dressées par les auteurs spirituels de l'antiquité et du Moyen Age. Le terme ἀϰηδία figure à plusieurs reprises dans les Septante, avec le sens général de négligence ou d'indifférence (Psalm., 118, 28 ; Eccli., 29, 5 ; Is., 61, 3) ; et c'est la signification qu'il a encore dans Cicéron (Ad Attic, 12, 45, 1). A ce sens s'ajoute bientôt celui de tristesse, de chagrin, d'ennui, sous lequel le mot est employé dans le Pasteur d'Hermas (Vis. III, 11, 3). Le lexique de Suidas définit l'ἀϰηδία par les synonymes ἡ ῥαθυμία, ἀχθηδών, λύπη. Dans la langue des écrivains spirituels, l'acedia est surtout l'ennui et le découragement qui s'emparent d'une âme incapable de se fixer et d'accomplir les tâches auxquelles elle devrait se livrer. C'est surtout aux moines que l'on reproche ce vice et beaucoup d'écrivains l'identifient au démon de midi dont parle le psaume 90 (cf. Cassien, De instit. coenob., 10, 1 ; PL. 49, 363-365). Des descriptions qui en ont été données, l'une des meilleures et des plus complètes est celle de Cassien, De instit. coenob., 10, 2 ; PL. 49, 365-367 : « Qui cum miserabilem obsederit mentem, horrorem loci, fastidium cellae, fratrum quoque, qui cum eo vel eminus commorantur, tanquam negligentium ac minus spiritalium, aspernationem gignit atque contemptum. Ad omne opus quod intra septa sui cubilis est, facit desidem et inertem. Non enim in cella residere nec operam sinit impendere lectioni, nihilque se proficere tanto tempore in eadem commorantem crebrius ingemiscit, nec habere se fructum aliquem spiritalem, donec fuerit illi consortio copulatus, conqueritur atque suspirat et ab omni se dolet spiritali quaestu inanem, in locoque vacuum consistere, utpote qui cum posset etiam alios regere ac prodesse plurimis, nullum aedificaverit, nec quemquam institutione sua doctrinaque lucratus sit. Absentia longeque posita magnificat monasteria, loca etiam illa magis ad profectum utilia et saluti congruentiora describit… » Comme on le voit par cette description, le moine acediosus n'est jamais satisfait de ses occupations ni de son monastère ; ses devoirs le fatiguent, ses travaux l'ennuient ; il voudrait changer de place et de...

[...]