— Né à Péronne en 1620, Claude Frassen entra chez les frères mineurs de l'observance vers 1637. Devenu lecteur, il fut reçu docteur en Sorbonne le 11 décembre 1662. Passant presque toute sa vie au grand couvent de Paris comme professeur de philosophie et de théologie, il fut trois fois gardien, et définiteur général en 1682. Prédicateur et restaurateur du tiers-ordre séculier, il eut une grande influence en ville et à la cour, particulièrement comme directeur de conscience. Il mourut à Paris le 26 février 1711. Son oeuvre spirituelle imprimée se borne à deux ouvrages émanés de son zèle pour le tiers-ordre. 1) La règle du Tiers-Ordre de la pénitence instituée par le séraphique patriarche S. François pour les personnes séculières de l'un et de l'autre sexe qui désirent vivre religieusement dans le monde, Paris, 1666 (on connaît plus d'une douzaine de rééditions à Paris, ou, au 19e siècle, à Saint-Brieuc). La règle est celle de Nicolas IV (1289), mais Claude Frassen marque une évolution dans sa façon de définir le tiers-ordre. En 1694, « le tiers-ordre n'est pas seulement une société de personnes de piété.., mais c'est un ordre inspiré de Dieu » ; en 1704, c'est une « société de personnes de piété qui s'assemblent… comme l'on fait dans les congrégations et les confrairies » (avis qui suit l'épître dédicatoire). Curieuse modification qui montrerait déjà notre pensée actuelle de ne pas amplifier le caractère « régulier » du tiers-ordre « séculier ». On trouve de belles oraisons de saveur affective, qui rappellent Harphius, pour renouveler l'esprit du baptême (à Pâques) et celui de la confirmation (à la Pentecôte). 2) La Conduite spirituelle pour une personne qui veut vivre saintement (Paris, 1666, 1674, 1683, corrigée et augmentée) est présentée comme une suite à la Règle. La première partie de la Conduite passe en revue les actions quotidiennes ; la deuxième propose plusieurs méditations pour chaque jour de la semaine, en relation 1138 constante avec la messe ; la troisième partie indique « comme on peut chaque mois se corriger d'un défaut, acquérir une vertu et s'élever à un nouveau degré de perfection ». Systématique, psychologique (racine des défauts...

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