Auteur : J.-M. CANIVEZ.
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Titre de l'article : ALBÉRIC ou AUBRY (Saint),
Début de l'article :
deuxième abbé de Citeaux. — D'abord au nombre des sept ermites de la forêt de Collan (au nord de Dijon, Côte-d'Or), il prend ensuite une part importante à la fondation de l'abbaye de Molesme, en 1075, par saint Robert qui le crée prieur de ce nouveau monastère. (Cf. J. Laurent, Cartulaires de Molesme.Paris, 1907, t. I, p. 111 sq. Fondation de Molesme.) Mais survient ici une abondance de biens temporels qui fait assez vite baisser le niveau de la ferveur monastique : « cum coepissent abundare temporalibus, coeperunt spiritualibus vacuari » (
Vita sancti Roberti… auctore monacho…XII
e
s.dans AS., t. III, aprilis, p. 668, et Migne, PL. 157, 1269 sq.). Le retour à une pratique plus fidèle de la règle de saint Benoît fait alors l'objet d'énergiques tentatives de la part de l'abbé Robert, secondé par le prieur Albéric et le sous-prieur Étienne Harding. Leurs efforts restent inutiles. Les moines se portent même à des voies de fait contre Albéric : « pro hoc negotio multa opprobria, carcerem et verbera perpessus fuerat ».
Exordium parvum, cap. 10, PL. 166, 1505. Devant cette obstination, le groupe des fervents se retire dans la forêt de Citeaux et y fonde dans la pauvreté le monastère appelé à devenir la maison-mère d'un grand ordre. Ce que nous avons à souligner ici, c'est l'oeuvre d'Albéric au point de vue de la spiritualité cistercienne. Après que Robert eut quitté Citeaux pour retourner à Molesme, les moines du nouveau monastère élurent Albéric comme abbé. L'auteur du petit Exorde (ch. 10
)voit en lui un homme de science étendue et de vertu éprouvée, mû d'ailleurs par l'idéal de conduire ses frères à la sainteté par la voie de la pratique fidèle de la Règle, en y marchant lui-même le premier. Administrateur prudent, Albéric veut, comme premier acte de son abbatiat, mettre la fondation nouvelle sous la protection du Saint-Siège. Il en obtient le
Privilegium romanum(
Exord. parv., cap. 15) qui interdit à toute personne ecclésiastique ou séculière d'intervenir pour modifier quoi que ce soit dans le genre de vie des moines cisterciens. Dès lors, certain de l'appui de Rome, le fondateur rédige, de concert avec sa communauté, les premiers instituts de...
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