Auteur : J.-M. CANIVEZ.
 
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Titre de l'article : ALCHER.
Début de l'article :
— Cistercien de Clairvaux, contemporain et disciple de saint Bernard († 1153). Ce moine était en relations épistolaires avec Isaac de l'Étoile et Pierre de Celles ; c'est uniquement dans ces deux auteurs qu'il nous est possible de retrouver quelques traits de la physionomie d'Alcher. D'après une lettre d'Isaac (Tissier, Bibliotheca Patrum Cisterciensium. Bonnefontaine, 1664, t. VI, p. 78, PL. 194, 1875). Alcher nous apparaît comme un moine studieux, ayant quelques connaissances en physique, c'est-à-dire en médecine et en sciences naturelles, et il avait questionné Isaac au sujet de l'union mystérieuse de l'âme et du corps. Des détails identiques se lisent dans le traité De conscientia que Pierre de Celles adressa à Alcher et à la demande duquel il l'avait rédigé : « bone amice et sancte monache Alcheri, sollicitum studiis…, de agris sanctorum doctorum fertilissimis cibum quotidie, imo cibaria colligere spiritualia non desistas… » (PL. 202, 1089). Alcher est donc un moine pieux et compilateur, comme il en existait bon nombre alors, notamment dans les abbayes cisterciennes. Que vaut donc l'attribution qu'on lui a faite de plusieurs écrits pseudo-augustiniens ? C'est une conjecture jouissant d'un certain fondement. 1° De spiritu et anima (PL. 40, 779). Cet opuscule est une compilation de textes empruntés à saint Augustin, Gennade, Cassiodore, Bède, Hugues de Saint-Victor, saint Bernard, Isaac de l'Étoile († 1165), d'où l'une des dates extrêmes du travail. Il fut très répandu au Moyen Age ; D. Wilmart en a compté une soixantaine de mss. rien que dans les bibliothèques anglaises. Clairvaux possédait un exemplaire ms. du XIVe siècle qui se voit actuellement sous le n° 1965 à la bibliothèque de la ville de Troyes. Au XIIIe siècle, l'opinion commune, dont saint Thomas et Albert le Grand se font l'écho, attribuait cet opuscule à un « cistercien anonyme ». D. Coustant, dans l'édition des oeuvres de saint Augustin, proposa le nom d'Alcher qu'adoptèrent sans peine et sans plus de preuves les écrivains qui s'occupèrent dans la suite du De piritu et anima. (Cf. D. Wilmart, art. dans RAM., t. VIII (1927), p. 251 sq.) 2° De diligendo Deo...

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