— I. Définition. — II. Caractère. — III. Sources.

1. — DÉFINITION.

— La définition la plus générale est celle de saint Augustin : « Quid est allegoria, nisi tropus ubi ex alio aliud intelligitur » (De Trinitate, XV, 9, 15, PL. 42, 1068). Il importe néanmoins de distinguer l'allégorie des rétheurs, l'allégorie de la Bible et l'allégorie des mystiques. — 1° L'Allégorie des rhéteurs ou littéraire est définie par Quintilien « Aλληγορία quam inversionem interpretantur, aliud verbis, aliud sensu ostendit » (Instit. orat., VIII, 6). Elle n'est autre chose qu'une métaphore prolongée ou une succession de métaphores dans laquelle les mots ne sont point employés pour leur signification naturelle, mais pour un sens figuré que l'auteur a seul en vue. 2° L'Allégorie de la Bible ou spirituelle est, contrairement à l'allégorie des rhéteurs, non verbale mais réelle : elle gît dans les choses, non dans les mots. « Dieu a préordonné certains faits racontés dans l'Écriture de telle sorte, qu'en dehors de leur réalité propre, ils sont encore l'annonce prophétique d'un événement futur. Sous le sens littéral du récit se cache un autre sens », (MANGENOT, art. Allégorie, DB. t. I, col. 369). « Secundum ergo quod ea quae sunt veteris legis significant ea quae sunt novae legis est sensus allegoricus » S. THOM., Ia, q. 1, a. 10) ; ou d'une façon plus générale l'on peut parler d'allégorie strictement biblique lorsque les choses rapportées par l'écrivain sacré ont un sens relatif au Christ ou à l'Église militante. Cette allégorie suppose essentiellement le fait de la Révélation. On lui donne souvent le nom de « sens spirituel ou mystique » de la Bible. 3° L'Allégorie des mystiques tient de l'allégorie littéraire et de l'allégorie biblique. Elle est néanmoins distincte de l'une et de l'autre. On ne peut dire qu'elle ne consiste qu'en métaphores verbales, car les mots cachent des réalités et leur valeur allégorique suppose une révélation privée du moins certaines...

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