Auteur : M. VILLER.
 
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Titre de l'article : ALPHABETS.
Début de l'article :
— A toute époque et sur tout sujet, on a, pour aider la mémoire, fait usage de la forme alphabétique, de telle sorte que les initiales des phrases d'un morceau mises à la suite reproduisent exactement la série des lettres de l'alphabet. Les auteurs spirituels ont eux aussi non seulement cultivé l'acrostiche (un exemple bien connu, c'est chez les grecs les quatre Centuries de Thalassios, l'ami de saint Maxime, PG., 91, 1427), mais ils ont encore usé de la forme alphabétique. Les Hébreux ont des psaumes alphabétiques (cf. art. Alphabétiques (Psaumes), DB., t. I, col. 416). Les Byzantins ont connu les alphabets spirituels. L'Exhortation aux moines d'Hyperechius (PG., 79, 1471 svv.) n'est qu'un alphabet redoublé : plusieurs chapitres de suite commencent par la même lettre. Comme alphabets simples, on peut citer les iambes spirituels du diacre Ignace (PG., 117, 1175-1178) et de l'éparque Nil (PG., 117, 1177). Le mode alphabétique a continué à fleurir parmi les grecs modernes : L'édition de l'Aόρατος πόλεῳος de Nicodème l'Hagiorite († 1809) publiée à Athènes en 1853 renferme à la suite du traité (adapté de Scupoli) des εὐχαὶ xατὰ ἀλϕάϐητον (p. 277-291). Chez les Latins, les alphabets spirituels et les litanies alphabétiques ont été très abondants, surtout depuis le XVe siècle (C. OUDIN, Commentarius de scriptoribus ecclesiasticis, Lipsiae, 1722, t. III, col. 429). Un des plus célèbres est l'Alphabetum divini amoris d'abord attribué à Gerson, puis à Nider, mais qui est manifestement du chartreux Nicolas Kempf. C'est en réalité non un seul, mais toute une série (15) d'alphabets. Il faut en citer quelques autres : le Parvum alphabetum monachi in schola Dei de Thomas à Kempis (éd. Pohl, t. III, p. 317-322) ; le Modus sese vilificandi juxta ordinem alphabeti a quibusdam collectus que Mauburnus a reproduit dans la Scala communionis de son Rosetum (Douai, 1620, p. 246) en cédant, malgré lui, au goût de son temps ; l'Alphabetum religiosorum « ama paupertatem, sis vilibus contentus… » souvent réédité parmi les opuscules...

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