— Dans cet article on traitera d'abord de l'origine de l'institution des frères (I) ; — quelques types plus caractéristiques, de frères seront ensuite présentés (II), en suivant l'histoire des ordres religieux : chartreux, cisterciens, franciscains, jésuites, frères missionnaires de la congrégation des Pères Blancs ; — enfin on esquissera les orientations spirituelles majeures de l'évolution actuelle de l'institution des frères (III). Les auteurs de cet article n'ont pas directement en vue les congrégations et instituts composés exclusivement, ou en grande partie, de frères, mais bien des 1194 ordres, congrégations et instituts de clercs qui comprennent également des membres qui ne sont pas appelés au sacerdoce. Il n'est pas non plus parlé des chrétiens des 5e-7e siècles, appelés conversi, qui ont déjà fait l'objet d'un article (DS, t. 2, col. 2218-2224), ni, au sens précis des mots, des oblats (voir art. OBLATURE) et des donnés, dont l'institution s'apparente à celle des frères.

I. ORIGINE DE L'INSTITUTION DES FRÈRES

Il n'existe pas jusqu'à présent de travail d'ensemble bien complet sur la vocation des frères convers, coadjuteurs, auxiliaires, et sur les traits fondamentaux de leur vie. Seule la question de leur origine historique a été traitée assez à fond par Kassius Hallinger dans son étude Woher kommen die Laienbrüder ?, parue dans les Analecta sacri ordinis cisterciensis (t. 12, 1956, p. 1-104). Nous traiterons ici de l'origine des frères et des causes qui donnèrent naissance à leur institution, ce qui fera apparaître quelques traits essentiels communs à la vocation de frère dans tous les instituts. Il appartiendra ensuite aux monographies particulières de faire connaître les caractéristiques propres de cette vocation.

1. Vocabulaire.

— Les premiers frères, au sens moderne du mot, furent les convers des moines. Le mot convers a reçu des sens différents selon les époques. Le sujet qui se présente au monastère est appelé par la

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