— Remarquable controversiste espagnol du IXe siècle. Disciple de l'abbé Espérandieu, il fut, avec saint Euloge de Cordoue, le défenseur intrépide de la foi chrétienne à cette époque de persécution musulmane. Il était simple laïc, comme il nous l'apprend lui-même, en parlant de son ami Euloge : « Ille sacerdotii ornatus munere…, ego… terra tenus repens hactenus trahor. » Il mourut aux environs de 860.

Il nous reste de lui surtout des écrits apologétiques, dirigés contre les mahométans, les juifs et certains chrétiens relâchés qui condamnaient le martyre volontaire. Parmi ces oeuvres, il faut signaler l'Indiculus luminosus pour la défense des saints martyrs, et la Vie ou passion de saint Euloge.

Il a laissé aussi des ouvrages spirituels, dont le plus intéressant est intitulé Confessio Alvari. On y admire, au jugement de Florez, sa piété et son humilité, ainsi que sa connaissance familière de la Sainte Écriture. Plus que la confession de ses fautes, il y proclame les attributs de Dieu et ses miséricordes. Nicolas Antonio voit dans ce livre une imitation de l'Oratio pro correptione vitae de saint Isidore ; il est indubitable qu'il s'y rencontre des analogies. Cette oeuvre, composée vers la fin de sa vie, mériterait d'être rééditée et vulgarisée.

Enfin il a écrit un Liber scintillarum… qui a été publié parmi les oeuvres de saint Bède le Vénérable (Bâle, 1565). C'est un recueil de sentences sur les vertus et les vices, tirées de l'Écriture et des Pères. On a encore de lui quelques poèmes religieux en l'honneur de saint Euloge et de saint Jérôme.

Florez, España Sagrada, t. 11, p. 10-299. — N. Antonio, Bibl. Hisp. Vetus, t. I, 475-481. — PL. 121, c. 387-567.

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