Auteur : FÉLIX VERNET.
 
Tome 1 - Colonne 0
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : AMAURY DE BÈNE ET LES AMAURICIENS.
Début de l'article :
— Amaury, né à Bène, près de Chartres, vers le milieu du XIIe siècle, étudia probablement aux écoles de Chartres, vint à Paris où il enseigna la dialectique, s'occupa de théologie, et, contredit pour une de ses opinions, se rendit auprès du pape Innocent III, qui le condamna. De retour à Paris, contraint par l'Université à rétracter cette opinion, il le fit, au moins de bouche ; mais la peine et l'indignation qu'il en éprouva furent telles, à ce que raconte Guillaume le Breton, qu'il tomba malade et mourut bientôt après. Cette mort arriva en 1206, d'après Albéric des Trois-Fontaines († 1241) : il met quatre années entre elle et l'exhumation d'Amaury ; or cette exhumation fut ordonnée par le concile de Paris de 1210. Les condamnations portées contre Amaury ne mentionnent aucun écrit dû à sa plume ; plus tard Martin le Polonais († 1279) lui attribua un Peri Phiseon, par confusion avec le ΙΙερὶ ϕύσεως μερισμοῦ id est De divisione naturae de Jean Scot Eriugène dont Amaury s'inspira. En 1210, on découvrit plusieurs prêtres, clercs, laïcs hommes et femmes, qui se réclamaient d'Amaury et professaient des doctrines hétérodoxes. Un concile tenu à Paris, sous la présidence de Pierre de Corbeil, archevêque de Sens, condamna huit de leurs propositions. Dix Amauriciens furent livrés au feu comme hérétiques ; le corps d'Amaury fut retiré du cimetière et jeté en terre non bénite. En 1215, le légat Pierre de Courçon, dans un règlement des études de l'Université de Paris, proscrivit de nouveau les doctrines condamnées. Le IVe concile du Latran réprouva perversissimum dogma impii Almarici, cujus mentem sic pater mendacii excaecavit ut ejus doctrina non tam haeretica censenda sit quam insana. A une date inconnue fut brûlé Godin, d'Amiens, que l'anonyme de Laon, qui écrivait vers 1219, appelle « le dernier » des Amauriciens. C'est probablement contre un groupe auquel il appartenait que fut écrit le Contra Amaurianos, oeuvre peut-être de Garnier de Rochefort, moine de Clairvaux, ancien évêque de Langres, ou de Rodolphe de Namur, qui avait éventé, en 1210, les secrets de la secte. Pour connaître les doctrines d'Amaury de Bène et des Amauriciens, nous...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 8 pages.