Auteur : L. REYPENS, S. J.
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Titre de l'article : AME (SON FOND, SES PUISSANCES ET SA STRUCTURE D’APRÈS LES MYSTIQUES).
Début de l'article :
1. Aperçu historique. — 2.
Vues récentes.Si la mystique dite pratique, et surtout la mystique à thème nuptial, se contentent plutôt de dénommer, de décrire et de graduer les faveurs divines d'après leur répercussion psychologique, et de nous donner de celles-ci des analyses parfois admirables, la mystique plus spéculative, et tout particulièrement la mystique à base plus prononcée d'introversion, devait être amenée à se poser de façon plus consciente le problème ontologique du point d'insertion des grâces mystiques, et, par suite, à ébaucher une théorie appropriée de la structure de l'âme. Ce sont donc avant tout les contemplatifs intellectuellement formés ou influencés par la scolastique qu'il nous faudra interroger, et, parmi eux, vers la fin du moyen âge, ceux du Nord devront particulièrement attirer notre attention. Mais leur doctrine à tous, sinon leur vocabulaire, se trouve préformée chez celui que nous pourrions appeler dans la mystique occidentale le père de l'introversion et le grand théoricien de l'image divine dans l'âme, saint Augustin. Sans doute, l'âge scolastique apportera plus d'une précision à la psychologie concrète de l'auteur des
Confessionset du
De Trinitate, et au cours des siècles la mystique spéculative profitera de mouvements d'idées et de vocabulaires différents du sien. Il n'en reste pas moins que sur l'âme et ses facultés vis-à-vis des faveurs divines elle ne nous apprendra presque rien qui ne se trouve en germe chez Augustin. C'est qu'à raison de ses analyses vécues, et du mouvement anagogique de sa pensée, la lecture de ses ouvrages garda jusqu'au bas moyen âge un rôle prépondérant chez les mystiques. Il est vrai, qu'à partir de leur traduction, les oeuvres du Pseudo-Aréopagite n'exercèrent pas une influence moindre. Mais les doctrines néoplatoniciennes qu'elles introduisaient à nouveau, Augustin le premier ne s'était-il pas enthousiasmé pour elles ? Et tout en les corrigeant et les complétant d'après les exigences chrétiennes, à l'exemple des Pères Grecs, ne s'en était-il pas assimilé la meilleure synthèse en lisant Plotin dans la traduction de Victorinus ? Les temps ne sont pas mûrs pour donner un aperçu définitif du développement...
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