Auteur : G. DE PIERREFEU.
 
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Titre de l'article : AMÉRICANISME.
Début de l'article :
— 1. Historique. — 2. Étude et réfutation.
1. — HISTORIQUE.
— On désigne par le mot d'américanisme un ensemble d'opinions naturalistes et libérales, touchant la conduite de la vie chrétienne et les méthodes d'apostolat, qui furent en honneur à la fin du siècle dernier dans quelques diocèses des Etats-Unis. Solidaires d'une mentalité nationale très différente de la nôtre, déjà discutables dans leur milieu, ces opinions, trahies peut-être par des formules inadéquates, eurent le malheur d'atteindre l'Europe, où la pensée latine, en les réduisant en système, eut bientôt fait d'y découvrir de graves erreurs. Des théologiens du moins en jugèrent ainsi. D'autres, il est vrai, accueillirent les idées nouvelles avec enthousiasme. De là une ardente polémique, dont la France principalement fut le théâtre. L'événement qui la déclencha fut l'apparition, en 1897, d'une Vie du P. Hecker, traduite en français par M. l'abbé Félix Klein, et enrichie par lui d'une remarquable préface, qui prenait des allures de manifeste. L'ouvrage eut en quelques mois cinq éditions, puis davantage, et valut au traducteur une lettre élogieuse du cardinal Gibbons. L'original, dû au P. Elliott, avait paru en Amérique, trois ans plus tôt, sans provoquer d'émotion, ni obtenir, même de très loin, une publicité comparable. Quant au héros du livre, voici les grandes lignes de sa carrière. Né à New-York, en 1819, de parents issus d'Allemagne, Isaac Thomas Hecker connut dès l'adolescence le labeur manuel et la gêne. Ses premières études en souffrirent. Il y suppléa, comme il put, par la lecture assidue de Kant. Altéré de justice et de réforme sociale, il se jette, à l'âge de 15 ans, dans la politique, à la suite du Dr Brownson, et harangue à ciel ouvert les artisans. L'Evangile le séduit par son aspect démocratique, mais ne lui a pas encore livré la clef des problèmes de l'existence. Sa vie intérieure est profonde ; il cherche Dieu mystiquement à travers les sectes. Le calvinisme répugne à son invincible confiance en la valeur native de nos facultés. Le transcendantalisme d'Emerson lui plaît davantage. Mais cette doctrine fait la part trop belle à l'humanité,...

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