Auteur : R. DAESCHLER.
 
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Titre de l'article : AMOUR-PROPRE.
Début de l'article :
— I. Notions générales. — II. Aperçu historique.
I — NOTIONS GÉNÉRALES.
1. Definition.
— L'amour-propre, au sens où nous le prenons ici, pourrait être défini : un amour désordonné qui nous porte à notre bien propre, personnel, sans aucune subordination à Dieu et à la droite raison (Scaramelli, Direttorio ascetico, Tr. 4, a. 3, ch. 3, n° 153). Nous ne parlons donc point de l'amour-propre légitime par lequel l'homme s'aime lui-même pour Dieu ou du moins selon Dieu, et qui est donné par le 1er commandement comme la règle de l'amour que nous devons au prochain (voir CHARITÉ). Le désordre en effet n'est pas dans ce fait que l'homme aime son propre bien, puisque c'est sa nature d'aimer tout bien, y compris le sien, mais en ce qu'il préfère son bien en tant que sien a un bien supérieur ou plus général : celui de Dieu ou de ses frères (S. Thomas, Summa theol., 1a, q. 60, a. 5 ; 2a 2ae, q. 19, a. 6 ; cf. Garrigou-Lagrange, L'amour de Dieu et la croix de Jésus, Juvisy, 1929, pp. 126-145). Mais il faut reconnaître que si le propre de la nature raisonnable est d'aimer tout bien, celui de la nature inférieure est de ne chercher que son propre bien, immédiat et sensible, la satisfaction de ses tendances, de ses appétits même les moins raisonnables, les plus déréglés, et cette faiblesse naturelle est encore aggravée par les suites du péché originel et des péchés personnels (1a 2ae, q. 85, a. 3). C'est cet amour désordonné du moi inférieur et de son bien propre qui mérite le nom d'amour-propre au sens fort, puisqu'il s'oppose au bien universel, et à l'amour qui porte à vouloir ce bien : la charité de Dieu et du prochain. Le mot égoïsme souligne à la fois ce repliement sur soi-même et cette opposition habituelle au bien général. Par contre, amour-propre a pris, dans la langue courante, un sens assez restreint : amour de sa propre excellence, de sa réputation, avec une nuance souvent péjorative (voir VANITÉ). Nous prendrons ce mot dans l'acception plus large qu'il a...

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