I. VIE.

— Il naquit en 1521 à Castronuovo, en Lucanie ; il fit ses premières études avec son oncle archiprêtre, puis dans les écoles de Senisi ; il fut ordonné prêtre en 1545. L'histoire de sa formation ecclésiastique nous montre que la décadence religieuse n'était ni si profonde, ni si générale dans l'Italie du début du XVIe siècle ; elle nous révèle son zèle pour l'instruction religieuse du peuple, pour la confession, l'eucharistie, et son amour de la pureté. En 1547, nous le trouvons à Naples, où il fréquente les théatins. Vers la fin de l'an 1548, le P. Laynez, un des premiers compagnons de saint Ignace, lui fit faire les Exercices (mi fè essercitare), au cours desquels il prit la résolution d'entrer dans la vie religieuse (Analecta Bollandiana, t. 41 (1923), p. 139-148). Il resta encore quelques années dans le clergé séculier. On sait qu'étant avocat au for ecclésiastique, un léger mensonge qui lui échappa au cours d'une plaidoirie fut pour lui l'occasion première d'une « conversion » à une vie plus fervente. Il se consacra en particulier à la réforme du couvent du « Saint-Archange » à Baiano ; dans cette mission de réformateur, il montra une grande activité, et fit ressortir ses qualités de directeur et de prédicateur. Il reçut plusieurs coups de poignard des libertins dont il contrecarrait les entreprises. Reçu en 1556 au noviciat des Théatins, il fit sa profession le 25 janvier 1558. Il remplit la charge de maître des novices de 1560 à 1570, fut supérieur en 1567. En 1570, il devint vice-supérieur à Milan ; en 1571, il est recteur du séminaire de Plaisance. En 1573, il est nommé visiteur de Lombardie, et remplit successivement d'autres charges dans sa Congrégation. Il obtint en 1582 de retourner à Naples, où il fut supérieur et visiteur. Il mourut d'apoplexie le 10 novembre 1608. Il fut sans aucun doute un des meilleurs ouvriers de la Contre-Réforme en Italie. Il prit part à toutes les initiatives de son époque, et travailla dans les milieux religieux les plus actifs et les plus influents. Directeur très renommé, il se tient, comme saint François de Sales, au niveau de la vie ordinaire ; il eut aussi comme lui une immense correspondance spirituelle, en...

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