Auteur : R. DAESCHLER.
 
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Titre de l'article : ANÉANTISSEMENT.
Début de l'article :
1. L'anéantissement actif. — 2. L'anéantissement mystique. — 3. L'anéantissement quiéliste. Le mot anéantissement est employé comme une hyperbole expressive pour caractériser certains actes ou états de la vie spirituelle ; il n'a jamais été pris, bien entendu, au sens absolu, mais parfois dans un sens inexact ou même hétérodoxe. Il est l'équivalent fort de termes plus usités, que nous allons indiquer, et auxquels on devra se reporter pour une étude doctrinale. Il ne s'agit ici que d'esquisser une étude de vocabulaire sur une expression caractéristique de certains auteurs et de certaines époques.
I. — L'ANÉANTISSEMENT AU SENS ACTIF.
— Il exprime l'effort suprême des vertus qui tendent à diminuer, à éliminer le moi humain en tant qu'il s'oppose à Dieu, dans tous ses éléments irréductibles à la perfection.
1. Humilité.
— Elle est souvent considérée comme la reconnaissance théorique et surtout pratique de notre quasi-néant, de notre « rien » devant le Tout de Dieu. Ces expressions courantes dans la littérature chrétienne depuis l'antiquité ne peuvent être suspectes en elles-mêmes de panthéisme. C'est surtout à la suite de saint Augustin, et dans l'esprit de sa célèbre formule : « Noverim Te, …ut despiciam me » qu'on s'est plu à opposer l'être participé, emprunté, essentiellement imparfait de la créature à la perfection infinie de l'Etre absolu, et à faire de cette considération le fondement de l'humilité ; avec celle du péché, elle est devenue un thème classique dans les « Traités de la connaissance de soi-même ». Ainsi, Tauler voudrait que l'homme spirituel n'eût « aucun autre exercice que de considérer son néant, son rien… (de) se connaître lui-même… qu'il ait une profonde humilité, et s'en tienne à ce qu'il a en propre, c'est-à-dire son néant… » Sermons, éd. Hugueny, t. II, p. 237, 277. L'Imitation de J.-C. voit dans cette considération une forme décisive de l'humilité : « Si me vilificavero, et ad nihilum redegero… omnis aestimatio… in profundum...

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