— Neveu du pape Alexandre II, naquit vers 1036 et de bonne heure devint chanoine de la cathédrale de Lucques dont il fut nommé évêque en 1073. Comme il se rendait en Germanie pour recevoir du roi Henri IV l'investiture par la crosse et l'anneau, le pape Grégoire VII, qui venait de commencer sa politique de réforme, l'en empêcha et le rappela à Rome. Anselme se retira alors au monastère de Polirone, près de Mantoue où il reçut l'habit de saint Benoît. Grâce à lui son monastère fut agrégé à la congrégation de Cluny. Mais en 1074 le pape lui-même le consacra évêque. Il travailla activement à la réforme grégorienne, d'abord en Allemagne où il fut envoyé comme légat, puis dans son propre diocèse. Anselme s'attira par là la malveillance de ses chanoines, qui l'obligèrent à passer loin de Lucques une grande partie de son épiscopat. Il mourut à Mantoue le 10 mars 1086. Saint Anselme de Lucques, dont les historiens louent l'austérité et la charité, était le directeur et le conseiller de la comtesse Mathide. Il joussait de la confiance de Grégoire VII, dont il est considéré comme l'imitateur et l'héritier. Son influence est surtout politique. Parmi ses oeuvres il faut mentionner les deux livres Contra. Guibertum antipapam où l'auteur trouve l'occasion de commenter quelques passages scripturaires (PL., 149, 445-476) ; un Commentaire sur les Psaumes, dont on ne connaît que le fragment qu'en cite le biographe de Grégoire VII (Vita, cap. 13 ; PL. 148, 95) ; une Expositio in Lamentationes Jeremiae, aujourd'hui perdue. Le biographe de saint Anselme qui mentionne ces ouvrages, ajoute que le saint écrivit encore beaucoup d'autres livres. Il savait par coeur presque toute la Bible et en avait expliqué de nombreux passages, dont plusieurs par écrit (Vita ; PL., 148, 918). Le franciscain Luc Wading, en 1654, attribuait à saint Anselme de Lucques quatre opuscules qui intéressent directement la spiritualité : Meditatio in Orationem Dominicam ; in Ave Maria ; super Salve Regina ; Meditationes de gestis Domini nostri Jesu Christ. Cette attribution ne peut être soutenue, comme le prouve déjà Oudin (Comment, de Script, ecclesiast., t. 2, p. 740. Cf. PL., 149, 435 et sqq.). Les expressions...

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