— Carme déchaussé (XVIIe siècle). Né à Escalona, en Vieille Castille, il fit profession à Pastrana. Il fut, dans la suite, lecteur de théologie au collège scolastiquc d'Alcala de Hénarès, puis, vers 1682, recteur de ce même collège, prieur d'Ocana de 1683 à 1687, et enfin, à deux reprises, définiteur général de la Congrégation d'Espagne. Nous ignorons la date précise de sa mort comme de sa naissance ; en janvier 1713, il est encore au couvent de Madrid. Il a laissé plusieurs traités relatifs à la vie spirituelle, dont quelquesuns sont restés manuscrits. Citons la Disceptatio mystica de oratione et contemplahone, Alcala, 1686 et Barcelona 1694 ; les Quodlibeta, theologica mystica et moralia, Madrid, 1712 ; le Manual de Padres espirituales en que se contienen avisos y documentos para el govierno de las almas que van por camino extraordinario, deux éditions dont la seconde en 1679 à Alcala. La Disceptatio mystica fut composée par ordre du chapitre général de 1670, pour servir de manuel dans les scolasticats ou collèges des provinces espagnoles, tandis que le Directorium mysticum demandé à Antoine du Saint-Esprit était destiné à la province portugaise. La Congrégation d'Italie possédait son manuel depuis 1656, grâce à la Summa theologiae mysticae de Philippe de la Trinité. L'influence du travail d'Antoine de l'Annonciation fut donc limitée aux seules provinces espagnoles ; il ne semble pas, du reste, qu'il ait donné pleine satisfaction, puisque, moins de quarante ans après sa publication, il était abandonné et remplacé d'office par la Mystica Isagoge que Joseph du Saint-Esprit, le célèbre auteur du Cursus theologiae-mysticoscholasticae, venait de composer pour satisfaire aux ordres de ses supérieurs (Mystica Isagoge, proleg., n° 61). La Disceptatio mystica s'écarte notablement, sur plus d'un point, de la ligne traditionnelle de la mystique carmélitaine. Antoine de l'Annonciation rattache la contemplation infuse à l'ordre de la grâce gratis data (Édit. Barcelone, 1694, p. 144, n° 34 et passim) ; il s'attirera, de ce chef, une sévère mise au point de Joseph...

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