Auteur : G. BARDY.
 
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Titre de l'article : APATHEIA.
Début de l'article :
— Absence de passions et par suite tranquillité de l'âme parvenue au détachement parfait ou même à l'impeccabilité. — 1. Dans la philosophie profane. — 2. Les Apologistes. — 3. Clément et Origène. — 4. En Occident. — 5. Le IVe siècle en Orient. — 6. Le Pélagianisme. — 7. La fin de l'âge patristique.
I. — Dans la philosophie profane.
— Le terme ὰπάθεια appartient au vocabulaire philosophique des stoïciens. Suivant eux, toute passion est mauvaise parce qu'elle trouble l'âme et l'empêche de juger sainement des choses. Le véritable sage doit donc se délivrer des passions, rester calme en face de l'adversité, établir en lui-même un état de paix que rien ne puisse troubler. C'est la doctrine qu'enseigne par exemple Sénèque : « Quid enim prohibet nos beatam vitam dicere, liberum animum et erectum et interritum ac stabilem, extra metum, extra cupiditatem positum ? » (De vita beata, 4). Et encore : « Atque si nec magnam iram, nec frequentem, in animo sapientis locum habere credimus : quid est quae non ex toto hoc affectu illum liberemus ? » (De tranquil. animi, 14). De même, dans le manuel d'Épictète : « Commence par les petites choses : on renverse ton huile ? on vole ton vin ? Dis : c'est à ce prix que s'achète l'apathie, à ce prix l'ataraxie » (Man., 12, 2). On multiplierait sans peine les citations, car il est peu de points sur lesquels les stoïciens aient davantage insisté que sur cette indifférence grâce à laquelle le sage devient véritablement libre. Philon d'Alexandrie, qui doit tant aux stoïciens, fait aussi de l'apathie l'idéal que doit atteindre le véritable sage. Tout ce que nous faisons par colère ou par quelque autre passion est repréhensible (Quod Deus immut., 71). Aaron peut guérir la passion et l'entreprend avec des remèdes empiriques ; mais Moïse pense qu'il faut supprimer et retrancher de l'âme le coeur tout entier ; il est satisfait non par la modération, mais par l'absence complète des passions : c'est pourquoi il est le symbole de la vie parfaite (Leg, allegor., III, 45, 129). Moïse, dans son cantique, loue Dieu d'avoir jeté à la mer...

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