évêque de Tulle depuis 1723, fut remarquable tant comme savant que comme évêque. De tous les ouvrages qu'il a écrits, le plus considérable, et qu'un historien de l'Eglise, aujourd'hui encore, ne peut pas se dispenser de consulter, est la Collectio judiciorum de novis erroribus (depuis le XIIe siècle, jusqu'à 1725) publiée à Paris (1724, 1733, 1736) en trois volumes. Parmi les publications destinées à améliorer les âmes il faut citer la Méthode de l'oraison mentale, avec les actes qu'il faut faire en commençant la méditation et en la finissant, et avec d'autres actes avant et après la communion (Tuile, 1735) ; et l'Oraison dominicale expliquée (Tulle, 1738, 3e édition). Dès 1698, le jeune théologien prit fait et cause contre Fénelon, dans la question du quiétisme. Il exposa sa pensée dans un ouvrage anonyme qui porte le titre suivant : l'Apologie de l'amour qui nous fait désirer véritablement de posséder Dieu seul par le motif de trouver nostre bonheur dans sa connoissance et son amour ; avec des Remarques fort importantes sur les principes et les maximes que M. de Cambray établit sur l'amour de Dieu dans son livre intitulé : EXPLICATION DES MAXIMES DES SAINTS (Amsterdam, 1698). Tout en appréciant la réfutation de Bossuet, il note cependant que « la voye la plus courte pour refuter, en mesme tems, toutes les erreurs et leur fermer la bouche, c'est de leur faire voir qu'ils se sont formés une idée fausse et chimerique de l'amour parfait, et que le desir sincere de posseder Dieu seul, pour trouver nostre bonheur uniquement dans sa connaissance et son amour, est toujours un amour de parfaite charité ».
A. Leclerc, art. Argentré (Charles Du Plessis d') dans DHG., t. IV, col. 69-70, Paris, 1930. — Hurter, Nomenclator literar. theol. cathol., t. IV, col. 1003-1006, Oeniponte, 1910. — P. Féret, La faculté de théologie de Paris, t. VII, p. 235-246, Paris, 1910.
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