Auteur : J. BULÉON.
 
Tome 1 - Colonne 0
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Titre de l'article : ARMELLE (NICOLAS, dite la Bonne).
Début de l'article :
— Elle naquit en 1606, à Campénéac, paroisse rurale qui appartient actuellement au diocèse de Vannes. « Dans mes premières années (c'est elle-même qui évoque ainsi ses souvenirs d'enfance), je n'avais d'autre attention qu'à aimer Dieu et à devenir patiente, et je chérissais les personnes qui me donnaient sujet de l'exercer. » La jeune Armelle s'offrait ainsi déjà à Jésus-Christ pour souffrir, pour réparer et pour obtenir le salut des pécheurs. Paysanne sérieuse, mais aimable et saine, elle était la joie du foyer, elle se montrait secourable à tout le monde, souffrant de voir souffrir qui que ce fût, fort préoccupée aussi de soulager les âmes du Purgatoire. Toutes ces qualités, quoiqu'elle fit des efforts pour se cacher, ne tardèrent pas à la signaler à l'attention du public, et bientôt de riches prétendants sollicitèrent sa main ; mais l'âme virginale d'Armelle savait que Dieu se la réservait pour Lui seul. A-t-elle été longtemps, par suite de sa nature fruste de paysanne, rétive à la spiritualisation que préparait en elle le Divin « ravisseur des âmes d'élite » ? — On l'a dit, mais rien ne le prouve ; sans doute, la prise de possession de tout son être par le Divin Maître s'est faite lentement, mais comme se développe et mûrit en pleine campagne, et sans les soins d'un spécial jardinier, un fruit délicat ; ce qui est certain, c'est qu'elle n'eut longtemps comme directeur que le Saint-Esprit lui-même. Et c'est avec vérité qu'elle a pu dire : « O mon Dieu, vous m'avez reçue dans votre école où, moi pauvre ignorante, j'ai plus appris en un jour que tous les hommes ne m'eussent su enseigner en toute ma vie. » Pour se dérober aux sollicitations qui se multipliaient autour d'elle, elle résolut de quitter le village paternel, et elle se gagea en ville, en qualité de domestique. Le rôle de servante fut très dur pour elle et très absorbant, mais elle s'en accommoda et s'y adapta : « Dès le commencement, a-t-elle raconté, l'amour divin me donna plus d'inclination à travailler pour lui en m'acquittant de mon devoir de servante, qu'à jouir de lui en me reposant ; et j'aurais cru faire un grand mal de laisser mon travail pour prier. Aussi l'ai-je bien plus trouvé au milieu de mon...

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