Auteur : E. VANSTEENBERGHE.
 
Tome 1 - Colonne 0
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : ASPIRATIONS.
Début de l'article :
1. Notions générales. — 2. Rôle dans la vie spirituelle.
I. — NOTIONS GÉNÉRALES.
1. — Définition.
— Le mot aspiration, qui fait image, est emprunté à la physiologie. Il désigne le premier temps du mécanisme de la respiration : celui où, la poitrine se dilatant, l'air s'engouffre dans les poumons. Au sens psychologique, il évoque une idée d'appel, de désir : « c'est le désir qui définit l'aspiration » (J. Segond, La prière, 2e éd., Paris, 1925, p. 37). Au sens religieux, il est synonyme de prière. Prier, c'est désirer (Fénelon, Manuel de piété, dans Œuvres, Paris, 1850, t. VI, col. 1) ; de là la formule, depuis longtemps classique : « la prière est la respiration de l'âme ». Le désir, l'appel, ne sont cependant qu'un aspect de l'aspiration. Prier, c'est désirer ; mais c'est aussi s'élever. Saint Jean Damascène a magnifiquement défini la prière : « une élévation de l'âme vers Dieu ». L'aspiration peut de même être envisagée, sous son aspect en quelque sorte positif, comme un mouvement, un effort d'ascension, un élan de l'âme religieuse vers l'objet de son désir, c'est-à-dire vers Dieu. Dans le vocabulaire de la spiritualité, le nom d'aspirations prend un sens plus spécial. On le réserve pour désigner certaines prières jaillies du coeur ou émanées de la volonté sous forme de soupirs, d'appels, d'élans très brefs mais aussi très fervents. Saint Augustin, dans une lettre à Proba, parle de l'emploi fréquent par les Pères du désert de prières de ce genre « en quelque sorte lancées rapidement ». « Dicuntur fratres in Aegypto crebras quidem habere orationes, sed eas tamen brevissimas, et raptim quodammodo jaculatas » (Epist., 20, n. 20 ; PL., 33, 502). L'image a fait fortune, et l'on appelle souvent les aspirations, en raison de leur brièveté, oraisons jaculatoires, du verbe jaculari, qui signifie lancer ; de même que nous disons en français « jeter un cri ». « Aspirationes, sic enim vocamus ipsas oratiunculas jaculatorias » (Louis de Blois, Canon vitae spiritualis, dans

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 16 pages.