Auteur : Auguste SAUDREAU.
Tome 1 - Colonne 0
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Titre de l'article : ATTACHES IMPARFAITES.
Début de l'article :
— Quand ils parlent des attaches auxquelles l'âme fidèle doit renoncer, les auteurs spirituels n'entendent pas désigner les dispositions manifestement coupables de la volonté, qui, sciemment et d'une manière persistante, est résolue à commettre les fautes vénielles qui lui plaisent, comme mensonges, petites vengeances, excès de nourriture, etc. Ils visent des actes qui ne sont pas directement contre la loi de Dieu et qui seraient légitimes s'ils étaient faits pour des motifs raisonnables. Ainsi il peut être louable de se procurer un objet agréable, de faire prévaloir son idée, de défendre sa réputation, de chercher le repos, de se récréer. Mais souvent il n'y a pas de motif raisonnable ; alors on ne peut pas dire que la volonté de Dieu est que l'on se procure ces biens ; on les recherche et l'on est disposé à continuer à les rechercher uniquement pour satisfaire la nature, qui prend en eux ses complaisances. On est donc en opposition avec la règle donnée par saint Paul : « Sive manducatis sive bibitis, sive aliud quid facitis, omnia in gloriam Dei facite » (I Cor., 10, 31). Ainsi l'on voudra jouir du plaisir d'imposer sa volonté, on tiendra à l'estime des hommes, on sera avide d'avoir des honneurs, de recevoir des approbations, de jouir de ses aises, de savourer des plaisirs des sens non motivés, de suivre ses goûts préférant l'agréable à l'utile. Outre ces biens faux et séducteurs il y a les biens relatifs : santé, bien-être, fortune, science, talents. Ce sont là des biens si on s'en sert pour la gloire de Dieu et selon ses volontés ; mais si on les recherche pour eux-mêmes, à cause des satisfactions qu'ils procurent et sans les rapporter à la gloire de Dieu, il y a désordre, et l'amour de ces biens devient déréglé et nuisible. Si la recherche des biens superflus est acceptée, conservée, devient persistante, c'est l'attache imparfaite, c'est l'affection déréglée, qui est un grand obstacle à l'avancement dans la vertu et la négation de la perfection. Il y a un double désordre dans l'attache imparfaite ; il y a une erreur de l'intelligence qui regarde un bien apparent comme un bien digne d'être recherché, et une servitude dans la volonté qui s'est laissé dominer par l'amour d'un bien inférieur et qui garde sans la combattre...
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