Auteur : Raymond DARRICAU.
 
Tome 10 - Colonne 60
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Titre de l'article : MADELEINE DU SAINT-SACREMENT, carmélite déchaussée, 1617-1697.
Début de l'article :
— Madeleine de Lucat, née à Saint-Sever (Landes), le 6 avril 1617, était fille de Christophe et de Marie-Madeleine de Marrein, appartenant tous deux à des familles catholiques qui n'avaient pas subi l'attirance du protestantisme. Très tôt, elle fut favorisée de grâces élevées. Quand elle eut une quinzaine d'années, son directeur l'engagea vers la vie religieuse. Elle demanda son admission au carmel de l'Assomption de Bordeaux, dont sa tante maternelle, Anne de Saint-Joseph, était prieure. Sa famille, qui comptait de nombreux enfants, ne pouvant payer la dot demandée, Madeleine entra comme « soeur du voile blanc », en 1635. Bientôt sa santé chancela et elle dut rentrer momentanément dans sa famille. Pendant dix ans elle y mena une vie de carmélite ; elle fut pendant ce temps-là éclairée sur sa vocation. Alors qu'elle était au carmel, l'oratorien Guillaume Gibieuf (cf DS, t. 6, col. 356-363), visiteur des carmélites, avait été frappé par la qualité de la postulante. Dans une visite ultérieure, il témoigna son étonnement de ne plus la voir et demanda qu'on la rappelât. Madeleine, à peine de retour, reçut l'habit, mais tint à demeurer soeur converse, malgré les instances de la communauté. Sa vie fut désormais partagée entre son office et la contemplation. La participation aux travaux de la maison (cuisine, lessive, infirmerie, jardin) l'occupait beaucoup, elle et sa compagne, Marie de Sainte-Thérèse (voir sa notice). Tendre et compatissante avec toutes, elle assurait que « les moindres incommodités des soeurs lui paraissaient si considérables qu'elle eût voulu avoir de l'or potable pour les soulager ». Cette attention à ses responsabilités et à la vie de communauté ne la détournait pas de la vie contemplative. Elle avait, au témoignage des contemporains, un attrait sensible pour l'enfance de Jésus. Il semble qu'elle ait reçu des lumières spéciales sur l'état d'enfance. Ce genre de vie et de dévotion lui attira grande réputation dans la ville, mais lui valut aussi de dures contradictions au couvent et au dehors. Elle mourut le 17 janvier 1697. L'Aquitaine conserva pour elle une véritable dévotion. Le mauriste Jean Martianay (1647-1717), son parent, et quelque temps à l'abbaye bordelaise de Sainte-Croix, écrivit et publia sa vie, dont le texte vaut certainement mieux que...

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