— Né à Daimiel (diocèse de Tolède, Espagne), Cristobal de Madrid fut un des hommes qui firent le plus autorité dans la compagnie de Jésus primitive, avant même d'y entrer. On le désigne couramment sous les noms de « licencié » ou « docteur » Madrid. On ne sait avec précision quand il fut reçu dans la compagnie, mais il fut en contact intime avec Ignace de Loyola dès les débuts de la fondation. En 1541, théologien du 64 cardinal J. D. de Cupis, évêque de Trani, il est, avec Iñigo Lopez et Miguel de Torres, l'un des trois arbitres chargés de résoudre la résistance de Nicolas Bobadilla à faire sa profession. En 1555, encore novice, il rédige à la demande d'Ignace (Epistolae Nadal, t. 2, p. 39) un mémoire sur l'obéissance. Cet écrit, d'après F. Gilmont, pourrait être le schéma de celui publié dans MHSJ (Epistolae Ignatii, t. 12, p. 659-662) comme étant d'Ignace. Le 22 juillet 1554, Madrid résidait à la maison professe de Rome. Il aida beaucoup Ignace par ses conseils et prit sur lui de veiller sur sa santé (Epistolae Ignatii, t. 7, p. 280). En octobre 1555, il est nommé assistant du supérieur général avec Lainez et Polanco (Epistolae, t. 10, p. 79). La première congrégation générale le confirma dans cet office et lui confia l'assistance d'Italie (1558-1565). A partir de 1564 il fut également surintendant de la maison professe de Rome et, en 1565, il fut en outre chargé des collèges d'Amelia, de Tivoli et de Frascati, lorsque François de Borgia, qui en avait la surintendance, fut élu général. Madrid, avec André des Freux, était présent à la mort d'Ignace (Fontes narrativi, t. 1, p. 767). Il fit sa profession des quatre voeux le 6 janvier 1559 et mourut à Rome le 13 août 1573. Cristobal de Madrid prend place dans l'histoire de la spiritualité par son De frequenti usu sanctissimi Eucharistiae sacramenti, qui est le premier livre édité par l'imprimerie de la compagnie à Rome (1557). Des amis l'avaient fait publier à Naples en 1556, mais il était moins au point et moins complet. Madrid (comme il l'explique dans sa préface) le remania, sur la base des écrits d'Alphonse de Salmeron et d'André de Oviedo, mis à sa disposition pour préparer l'édition que désirait...

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