Auteur : François MARTY.
 
Tome 10 - Colonne 91
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Titre de l'article : MAGNANIMITÉ.
Début de l'article :
— Si l'on considère son étymologie, le terme « magnanimité » signifie la qualité de qui a l'âme grande (magnus animus, où animus équivaut à « âme », comme dans l'expression « grandeur d'âme »). C'est Aristote qui lui donne sa place dans la réflexion éthique. A travers les stoïciens, il passera au christianisme, qui lui fera une bonne place tant à l'époque patristique qu'au moyen âge. A partir du 17e siècle, sa place dans la réflexion s'estompe, au profit de la « générosité », et l'on peut dire aujourd'hui, avec P. Robert (Dictionnaire de la langue française) le terme « vieilli ». Signalons les deux références bibliographiques principales, 92 du moins pour la période qui va de l'antiquité au moyen âge inclusivement : R.-A. Gauthier, Magnanimité. L'idéal de la grandeur dans la philosophie païenne et dans la théologie chrétienne, coll. Bibliothèque thomiste 28, Paris, 1951 (cité « Gauthier »). — Historisches Wörterbuch der Philosophie, éd. par Joachim Ritter, t. 3, Bâle-Stuttgart, 1974, col. 887-900 : art. Grossmut (W. Haas). A noter que le Wôrterbuch der philosophischen Begriffe de R. Eisler, auquel succède l'ouvrage de J. Ritter, n'avait pas d'article Grossmut. Nous ne cherchons pas ici à reproduire la très importante documentation présentée par ces deux ouvrages, aisément accessibles. Nous voulons plutôt faire voir, en les illustrant brièvement, les moments principaux de l'histoire de cette notion, en cherchant aussi à comprendre comment elle s'est estompée. 1. Aristote, introducteur de la notion. — 2. La reprise stoïcienne. — 3. Le passage au christianisme. — 4. Le moyen âge latin. — 5. Jalons depuis le moyen âge.
1. ARISTOTE, INTRODUCTEUR DE LA NOTION.
— La μεγαλοψυχία se rencontre dans la littérature grecque antérieure à Aristote, pour désigner la vertu de l'homme qui commande dans la cité ou s'y distingue. Ainsi chez Homère, avec les épithètes de μεγάθυμος et μεγαλήτωρ, Achille (Iliade 9,...

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