— Né à Paris le 7 novembre 1858, Charles Maignen entra le 14 septembre 1878 chez les frères de Saint-Vincent de Paul, dont son oncle, Maurice Maignen, était un des co-fondateurs. Il fit ses premiers voeux en 1881. Envoyé au séminaire français de Rome, il y organise pour ses confrères une « conférence des oeuvres », en liaison avec les cercles catholiques d'ouvriers fondés par Albert de Mun. Prêtre le 10 juin 1884, il quitte Rome en 1885 et devient le premier aumônier de l'A.C.J.F., jusqu'à sa rupture avec A. de Mun en 1892 (voir C. Molette). Il est alors affecté aux archives de la maison-mère. En 1897, il entreprend une campagne de presse contre l'américanisme (DS, t. 1, col. 475-488) et en réunit les articles dans Le Père Hecker est-il un saint ? (Paris, 1898 ; DS, t. 7, col. 130) et, lui faisant suite, dans Nouveau catholicisme et nouveau clergé (Paris, 1902), où il réfute également le modernisme naissant.
Nommé procureur général de sa congrégation auprès du Saint-Siège et supérieur du scolasticat romain en 1904, il fut écarté du gouvernement de l'Institut en 1907 et rattaché à la communauté de Tournai (Belgique). En 1914, à la suite de la visite apostolique ordonnée par Pie X dans l'Institut, il reprit la direction du scolasticat de Rome, fut à nouveau procureur général en 1917 et désigné comme qualificateur du Saint-Office par Benoît XV. Il exercera ces charges jusqu'à sa mort, le 3 octobre 1937.
On a encore de C. Maignen : Vie de Jean-Léon Le Prévost (cf DS, t. 9, col. 683) ; Maurice Maignen… et les origines du mouvement social chrétien en France, 1822-1899, Luçon, 1927 ; Le prêtre du peuple ou la vie d'Henri Planchat (Paris, 1871 ; 9e éd., 1924) ; Le Père Émile Hello, Paris-Bruges, 1924 (cf DS, t. 7, col. 169) ; Clément Myionnet, Paris, 1925 ; Jean-Marie Tourniquet, Paris-Bruges, 1930 ; La doctrine sociale de l'Église, Paris, 1933.
C. Molette, L'Association catholique de la jeunesse française, 1886-1907 (= A.C.J.F.), Paris, 1968.
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