— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine. — 4. Sources et influence. 1. VIE. — Moïse Maïmonide (fils de Maïmon) naquit à Cordoue en 1135 d'une famille résidant depuis plusieurs générations en Espagne ; il quitta la péninsule en 1149, à la suite de l'invasion almohade, désastreuse pour les communautés juives. Après un séjour de quelques années à Fès, peut-être converti extérieurement à l'Islam (question non résolue), il gagna la Palestine avec sa famille en 1165, sans pourtant réussir à s'y établir. Fixé ensuite en Égypte, il finit par se faire une situation comme médecin de cour d'al-Afdal, neveu de Saladin (seule une légende, trop facilement répétée, prétend le rattacher à la personne du sultan). Cette position, jointe à son autorité comme docteur de la loi, lui valut en même temps d'être reconnu comme chef représentant de la communauté juive d'Égypte devant l'état musulman, et comme maître consulté et écouté dans une partie considérable de la diaspora, au Yémen notamment et en Provence, sinon en Irak (Bagdad). Il mourut à Fostat (Vieux-Caire) en 1204 et fut enterré à Tibériade, en Palestine. 2. Ses ŒUVRES furent presque toutes composées durant ses années d'Égypte, soit en hébreu, soit en arabe (en judéo-arabe, donc en caractères hébraïques, pour les ouvrages destinés uniquement à ses coreligionnaires). Voici les principales : 1° Un commentaire en arabe (1168) de la Mishna (compilation de législation rabbinique remontant à la fin du 2e siècle de l'ère usuelle, et document de base du Talmud) ; 2° un Traité des préceptes, en arabe, classement systématique des commandements et des interdictions contenus dans le Pentateuque, dont la tradition rabbinique fixe le nombre à six cent-treize (vers 1180) ; 3° le Code des lois, en hébreu, exposé systématique de la totalité de la législation rituelle et juridique de la Bible et du Talmud, en quatorze livres ; le premier, Livre de la Connaissance, peut être qualifié de compendium de la théologie (rédaction entre 1181 et 1189) ; 4° enfin, le grand traité théologique, le Guide des égarés (ou mieux « des indécis », Dux...

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