Auteur : Henri GOUHIER.
Tome 10 - Colonne 113
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Titre de l'article : MAINE DE BIRAN (PIERRE), philosophe, 1766-1824.
Début de l'article :
— Pierre Gontier de Biran est né à Bergerac le 29 novembre 1766. Vers la vingtième année, il ajoute à son nom celui d'une terre, propriété de son père, et il signe : Maine de Biran. Il est alors à Paris dans les gardes du corps ; en octobre 1789, il participe à la défense du château de Versailles. Sous la Terreur, il vit retiré dans son domaine de Grateloup, commune de Saint-Sauveur, près de Bergerac. Après la chute de Robespierre (1794), il commence à jouer un rôle important dans l'histoire locale : sous-préfet de Bergerac de 1806 à 1812, il siège ensuite au Corps Législatif, puis sous la Restauration à la Chambre des Députés, sauf une courte interruption, jusqu'à sa mort. En 1816, Louis XVIII l'avait nommé conseiller d'État. Il meurt à Paris, le 20 juillet 1824.
Maine de Biran a peu publié : Influence de l'habitude sur la faculté de penser, 1802 ;
Examen des leçons de philosophie de M. Laromiguière, 1817 ; un article sur Leibniz dans la
Biographie universellede Michaud, 1819. La plus grande partie de l'oeuvre aujourd'hui imprimée est donc faite d'écrits posthumes. Biran a, en effet, passé sa vie sur le chantier du même ouvrage qu'il n'a jamais achevé, et dont des versions provisoires eurent successivement pour titres :
De la décomposition
de la pensée, Essai sur les fondements de la psychologie, Nouveaux essais d'anthropologie. Ce livre devait fonder la science de l'homme et de l'homme intégral. Avec Condillac et les Idéologues, Biran commence par admettre que rien n'entre dans l'esprit si ce n'est par les sens. Mais dans
je sensil découvre un
jedonné dans une expérience
sui generiscomme un sujet actif dont aucune genèse n'expliquerait l'existence à partir de sensations passives, imposées par le monde des objets. De là une distinction entre ce que son dernier projet appelle des vies : la vie est proprement
humainepar la présence d'un
moiconscient de soi dans l'acte volontaire par lequel il s'expérimente cause d'un mouvement dans son corps ; au-dessous du
moi, de la conscience, de la volonté, il y a une vie
animale...
[...]
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