— On manque de données certaines sur ce Malachie. On l'a cru dominicain ; on l'a dit gradué d'Oxford et prédicateur d'Édouard II ; il passe pour être un franciscain du couvent de Limerick, en Irlande. Son oeuvre se situe à la fin du 13e siècle. On a publié à Paris, en 1518, chez H. Estienne : Malachiae hibernici, ordinis minorum doctoris theologi strenui quondam divini verbi illustratoris necnon vitiorum objurgatoris acerrimi, Libellus septem peccatorum mortalium venena eorumque remedia describens, qui dicitur Venenum Malachiae. Le but de l'auteur est d'instruire les gens simples (« informare populum ») sur le poison qu'est le péché. Aux péchés capitaux (cités dans l'ordre suivant : orgueil, envie, colère, paresse, avarice, gourmandise, convoitise), il oppose les remèdes. Notons qu'il ne ménage pas les défauts des irlandais. L'auteur connaît bien la littérature classique et religieuse du sujet ; les références aux moralistes anciens et aux auteurs d'histoire naturelle (Pline) sont abondantes, celles aussi aux livres sapientiaux et aux Pères de l'Église, en particulier à Grégoire le Grand (les Moralia). Si l'ouvrage imprimé est très rare (un exemplaire à la Bibliothèque nationale de Paris, aucun en Irlande), 36 mss ont été répertoriés par Esposito : 14 sont anonymes, 18 l'attribuent à Robert Grosseteste (peut-être parce que ces mss contiennent aussi le De oculo morali de Robert), 1 à Wallensis, frère mineur et docteur de Paris, et 3 seulement à Malachie. La lettre d'Honorius III à l'évêque de Waterford (12 juillet 1286) écarte du siège de Tuam (Irlande) le franciscain de Limerick, qui serait notre auteur selon Esposito. J. Bale, Index Britanniae scriptorum, éd. R. L. Poole, Oxford, 1902, p. 286. — Dictionary of National Biography, t. 12, 1917, p. 836. — M. Esposito, Friar Malachy of Ireland, dans English historical Review, t. 33, 1918, p. 359-366. — E. B. Fitzmaurice et A. G. Little, Materials for the History of the Franciscan Province of Ireland, Manchester, 1920, p. 46, 56-58. — Sbaralea, Supplementum.., t. 2, 1921, p. 201. — Annales minorum, ad annum 1310,...

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