— Fils d'un ingénieur des mines, Émile Mâle naquit à Commentry (Allier) le 2 juin 1862. Étudiant à l'École normale supérieure, agrégé de lettres en 1886, professeur de rhétorique à Saint-Étienne, Toulouse et Paris, il obtenait en 1899 le doctorat ès lettres. Chargé, en 1906, d'un cours d'histoire de l'art chrétien en Sorbonne, il était, en 1912, titulaire de la chaire d'histoire de l'art. Élu en 1918 à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, il succédait, en 1924, à Louis Duchesne comme directeur de l'École française de Rome où il demeura jusqu'en 1937. En 1927, il avait été élu membre de l'Académie française. En 1943, il succédait à Louis Gillet comme conservateur du château de Chaalis. Après avoir publié quelques articles d'archéologie, Émile Mâle se fit connaître par sa thèse sur L'Art religieux du 13e siècle en France (Paris, 1898), qui constitua un événement dans le monde scientifique et fut traduite en allemand (1907) et en anglais (1913) ; les éditions se succédèrent rapidement. Après avoir collaboré à l'Histoire de l'art d'Henri Michel, Mâle entreprit d'étudier, avec les méthodes inaugurées par sa thèse, les différentes époques de l'art religieux : L'Art religieux de la fin du moyen âge en France (1908), L'Art religieux du 12e siècle en France (1922), L'Art religieux après le concile de Trente (1932), La fin du paganisme en Gaule et les plus anciennes basiliques chrétiennes (1950). Presque aveugle, il travaillait sur l'art religieux carolingien, quand la mort le surprit à Chaalis le 6 octobre 1954. Outre ces volumes devenus classiques, Mâle avait publié en 1917 L'Art allemand et l'art français du moyen âge, livre qui suscita des controverses outre-Rhin. Sa venue à Rome avait déterminé un élargissement de ses horizons dont profita L'Art religieux après le concile de Trente. Dans la même perspective, il donnait en 1936 167 une préface magistrale à un recueil de photographies : Rome, la campagne romaine et l'Ombrie et, en 1942, publiait...

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