Auteur : Jean LEBREC.
 
Tome 10 - Colonne 173
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Titre de l'article : MALÈGUE (JOSEPH), 1876-1940.
Début de l'article :
— Né à Latour-d'Auvergne (Puy-de-Dôme), le 8 décembre 1876, Joseph Malègue fut sensible aux vastes solitudes pastorales de sa terre natale, « à la fois âpre et mystique ». Fixé à Paris pour y poursuivre successivement des études de lettres, de philosophie et de droit, il fréquenta les cercles scripturaires et oecuméniques, qui s'étaient constitués autour de Guillaume Pouget † 1933 et de Fernand Portal † 1926. Il était surtout préoccupé par « un persistant souci de philosophie religieuse », tandis que son ami Jacques Chevalier † 1962 l'entretenait de ses propres rencontres avec Henri Bergson † 1941 et Lucien Laberthonnière † 1932 (cf DS, t. 9, col. 9-16). Un dévouement constant à la Conférence de Saint Vincent de Paul était l'expression de son christianisme social, dont les préoccupations se trouvent à l'origine de sa thèse de doctorat en droit, Une forme spéciale de chômage : le travail casuel dans les ports anglais (Paris, 1913). Les circonstances d'une carrière d'enseignement 174 des lettres ont ensuite retardé jusqu'en 1933 la publication d'un ample roman, Augustin ou le Maître est là. Par son mariage avec une doctoresse, Malègue s'était fixé à Nantes, où il mourut le 30 décembre 1940, laissant en chantier un autre roman aussi volumineux, Pierres noires. Les classes moyennes du salut, qui fut édité en cet état en 1958. En écho aux préoccupations fondamentales des romans, l'écrivain s'est encore exprimé dans des oeuvres de spiritualité, où le croyant chante sur le mode mineur les joies mystiques qu'il puise dans sa foi. Les descriptions de moeurs et de paysages composent pour Augustin un premier agrément. Malègue s'installe avec une rare justesse dans un monde qui n'était déjà plus le sien, la France d'entre 1880 et 1914. Le fleuve de la vie s'y trouve évoqué dans les entraînements intellectuels et spirituels d'un universitaire, où l'amour et la souffrance ont leur part. Fondamentalement rattaché à une crise de l'esprit, le drame de la foi perdue et retrouvée se situe en pleine fièvre moderniste. Étrangère à un fidéisme sentimental, la renaissance de la foi est portée par une maturation intellectuelle, où le rôle fécond de la douleur se trouve cependant réduit à...

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