— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Sources et influence. — 4. Doctrine.

1. VIE.

— « Mamertus Claudianus peritissimus christianorum philosophus et quorumlibet primus eruditorum » : c'est ainsi que cet écrivain est présenté et nommé dans les Lettres de Sidoine Apollinaire (V, 2, 1, à Nymphidius ; éd. A. Loyen, Sidoine.., coll. G. Budé, t. 2, Paris, 1970, p. 175) qui sont, avec une brève notice de Gennade (De viris illustribus 84, éd. Richardson, TU 14/1, Leipzig, 1896, p. 90), notre unique source de renseignements. La forme complète du nom est confirmée par l'explicit du Parisinus lat. 2165 (13e s.) ; d'autres mss, Gennade et souvent Sidoine l'appellent seulement Claudianus ; son frère l'évêque n'est mentionné que sous le nom de Mamertus. La date et le lieu de naissance ne sont pas connus ; Claudien est plus âgé que Sidoine (né vers 431, mort 187 vers 486) ; il dit en effet avoir assisté aux discussions présidées par Eucher, évêque de Lyon entre 434 et 450 (De statu animae II, 9), mais ceci ne prouve pas qu'il soit d'origine lyonnaise (Bérenger, l'apologiste d'Abélard, en fait cependant un presbyter lugdunensis, cf PL 178, 1868d-1869a). Il mourut probablement en 474 (cf lettre IV, 11 de Sidoine à Petreius, neveu de Claudien, éd. Loyen, p. 135-138 ; c'est au cours de l'hiver 474 /475 que Sidoine est venu à Vienne en Gaule sur le tombeau de Mamert, plutôt qu'en 471 /472, comme le voudrait Loyen, ibidem, p. 252). La lettre à Petreius, dans le style ampoulé de l'encomion, décrit le caractère de Claudien et ses activités dans l'église de Vienne (IV, 11, 1-5). Sidoine rime ensuite un chant funèbre (nenia) à l'éloge de Claudien : « En ce maître brilla une triple culture : romaine, attique et chrétienne ; il l'avait assimilée tout entière, moine et dans la vigueur de l'âge, en de secrètes études. Orateur, logicien, poète, commentateur, géomètre et musicien, il excellait à trancher les noeuds des problèmes et à pourfendre du glaive de la...

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