— Né à Macerata dans les Marches le 13 octobre 1537, Giulio Mancinelli entra dans la compagnie de Jésus à l'âge de vingt ans. Il commença son noviciat à Lorette et le poursuivit à Rome. Toute sa formation se fit au Collège romain, jusqu'à sa prêtrise en 1563. Déjà au cours de ses études, il avait commencé ses activités missionnaires ; c'est lui qui instaura la coutume d'aller, aux jours de fête, sur les places et le long du Tibre, de préférence dans les quartiers mal famés, inviter les pauvres à la pénitence. Prêtre, il déploya une grande activité comme prédicateur et confesseur en divers collèges et séminaires (avec de brèves périodes de gouvernement à Amelia, Pérouse et Florence). En 1568, François de Borgia le choisit comme premier maître des novices de la nouvelle maison de Saint-André du Quirinal et, le 25 août, reçoit sa profession des quatre voeux. De 1570 à 1575, Mancinelli est recteur du collège de Florence et y a ses premières visions et révélations (au sujet de la victoire de Lépante) ; il sera sujet à des expériences spirituelles d'intensité variée, dépassant souvent l'ordre commun à partir de 1582 : à cette date, se trouvant à l'ermitage de San Angelo di Montorio Sabino, il éprouva des élans mystiques d'une particulière véhémence (ARSI, Vitae 42, p. 18). Au cours de l'année du jubilé de 1575, Mancinelli avait été pénitencier à Saint-Pierre ; son zèle lui fit concéder par Grégoire XIII un pouvoir quasi plénier pour unir à l'Église catholique schismatiques, apostats, hérétiques. Tout en sillonnant l'Italie en missions diverses, il élargit son champ d'action : Constantinople (1583-1585), Lvov et Cracovie (1586), Alger (1593). Il consigne avec soin dans ses manuscrits la liste des lieux de ses ministères. Il laisse des relations écrites sur les principaux d'entre eux, comme celui de Constantinople entrepris à la demande de Grégoire XIII et de Cl. Aquaviva. Ces missions en Asie, Afrique et à travers l'Europe donnèrent à Mancinelli une allure de pionnier et impressionnèrent ses contemporains. Mais la chronologie de ces missions qu'il donne dans son autobiographie révèle que ses passages étaient généralement très rapides, et l'historien peut s'interroger sur la portée réelle de son action. P. Pirri (cf bibl.) a étudié la...

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