Auteur : André BOLAND.
 
Tome 10 - Colonne 222
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Titre de l'article : MANNING (HENRI-ÉDOUARD), cardinal, 1808-1892.
Début de l'article :
— 1. Vie et esquisse d'une psychologie. — 2. Attitudes doctrinales et spirituelles.
1. Vie et esquisse d'une psychologie.
— Bonne et mauvaise fortune scellent d'emblée le destin de Manning. La situation sociale de son père, député tory (1794-1830), gouverneur (1812-1813) puis régent de la Banque d'Angleterre, procure au jeune Manning, né le 15 juillet 1808 à Totteridge (Hertford), une enfance insouciante et lui promet une brillante carrière. Il fait ses études à Harrow puis à Oxford (1822-1830) avant d'occuper la charge de fellow au collège de Merton. La faillite financière de son père (1831) anéantit les espoirs d'une carrière politique : le poste en surnuméraire qu'il obtient au Colonial Office est sans avenir. Presque acculé, il entre dans la carrière ecclésiastique (1832). Parlant un jour de Gladstone, dont le destin aura été à l'inverse du sien, il aura ce mot clairvoyant ou amer : « Il était plus proche de l'état ecclésiastique que moi-même ; je pense qu'il y était aussi apte que je l'étais peu ». De la politique Manning gardera la nostalgie et un goût prononcé pour l'action. Action pastorale en l'occurrence. Pasteur de Lavington (Sussex) dès 1832, veuf sans enfant en 1837 de Caroline Sergent, fille de son prédécesseur, il se donne tout entier à sa charge, tandis qu'il s'intéresse activement aux courants qui secouent alors l'Église anglicane. 223 Ses faveurs vont à l'anglo-catholicisme, issu du Mouvement d'Oxford, qui, sous l'impulsion de Pusey, oeuvre pour une revalorisation des sacrements du baptême et de la pénitence. En 1840, Manning est nommé archidiacre à Chichester ; l'année suivante prédicateur à Oxford, il se taille une réputation qui lui ouvre à nouveau l'accès aux plus hautes fonctions : en 1846, le poste d'aumônier de la Reine lui est offert qu'il décline. Et le refus témoigne déjà d'un malaise intérieur, d'une évolution où se côtoient les doutes et les peurs. Quelques événements extérieurs jalonnent l'itinéraire de sa conversion : un voyage à Rome (1848), une grave maladie et la malencontreuse affaire Gerham, curé socinien soutenu par le Conseil...

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