— Né vraisemblablement au début du 17e siècle, d'une famille d'origine berrichonne, Léonard de Marandé (il signe souvent « sieur de Marandé ») fut d'abord commis au greffe de la Cour des aides, puis embrassa l'état ecclésiastique. Il eut le titre d'aumônier de Louis XIII et de Louis XVI. Son oeuvre écrite fut consacrée d'une part au thomisme et de l'autre à la polémique, alors que sa première publication ne laissait guère prévoir de telles orientations : le Jugement des actions humaines (Paris, 1624 ; rééd., 1635, augmentée du Discours du mouvement de la terre et de l'astrologie judiciaire). Anti-janséniste résolu, Marandé entretint une controverse sur la doctrine de Jansénius et d'Antoine Arnauld dans une longue série de libelles et d'ouvrages entre 1652 et 1663, dont on trouvera le détail notamment dans le DTC. Le plus retentissant fut les Inconvéniens d'Estat procedans du jansénisme (Paris, 1654), dédié au roi, mais le plus solide, les Règles de saint Augustin pour l'intelligence de sa doctrine avec la réfutation des principes de Jansénius par eux-mêmes et par saint Augustin (1656). Cette querelle ne servit guère qu'à durcir les positions respectives. L'oeuvre doctrinale proprement dite de Marandé est plus importante. Parmi les ouvrages qu'il composa dans une intention apologétique et théologique on 240 peut retenir : Le philosophe chrestien (Paris, 1639) ; Le théologien françois (3 vol., 1641-1643 ; in-folio, 1662), dans lequel, « selon l'ordre de l'Escole », il est traité (t. 1) des principes et propriétés de la théologie, des attributs de Dieu, de la Trinité, des anges, des lois ; (t. 2) de l'Incarnation, de la grâce, des péchés, et des vertus théologales, « ensemble un parallèle remarquable de l'Église romaine avec l'Église des protestants » ; (t. 3), des sacrements en général et en particulier. Ces deux ouvrages sont accompagnés et illustrés par l'Abrégé curieux et familier de toute la philosophie… et des matières plus importantes du théologien françois (1642 ; 8e éd., Rouen, 1659) et par les Morales chrestiennes du théologien françois (4 vol.,...

[...]