Titre de l'article : MARC AURÈLE, empereur et philosophe romain, 121-180.
Début de l'article :
— 1.
L'homme et l'empereur. — 2.
Le philosophe. — 3.
Survie et influence.
1. L'homme et l'empereur.
1° VIE. — Né à Rome le 26 avril 121, Marcus Annius Verus (plus tard Marcus Aurelius Antoninus) reçut une excellente éducation première dans sa famille, d'origine hispano-italique. Des maîtres de renom assurèrent sa formation supérieure : M. Cornélius Fronton pour l'éloquence latine, Hérode Atticus pour le grec ; initié aux divers systèmes philosophiques, il opta dès 147 pour le stoïcisme, sous l'influence, entre autres, d'Apollonius de Chalcédoine, Sextus de Chéronée, et surtout Junius Rusticus, qui lui révéla Épictète. Peu auparavant, il avait épousé sa cousine, Annia Galeria Faustina, fille d'Antonin le Pieux.
Empereur à trente-neuf ans (161), Marc Aurèle se
256 trouvait à la tête d'un domaine qui s'étendait depuis les Iles britanniques jusqu'à la Mésopotamie et l'Espagne. Confiant à son frère adoptif Lucius Vérus, petit-fils d'Hadrien, qu'il associe au pouvoir, la défense militaire de l'empire, lui-même se réserve l'administration. Il crée à Athènes quatre chaires de philosophie et une de rhétorique, modifie la politique fiscale, réforme l'appareil bureaucratique et rend la justice après avoir longuement étudié les dossiers ; à la mort de sa femme, il fonde une maison d'éducation pour cinq mille jeunes filles pauvres. Après la mort de Vérus (169), il assure en outre le commandement des troupes et rédige ses
Pensées sur les champs de bataille. En 177, il nomme co-empereur son fils de quinze ans, Commode, qui décevra ses espérances, et meurt à Vienne (sur le Danube) dans la nuit du 17 au 18 mars 180, laissant l'empire intact.
2° La correspondance avec Fronton (de 138 à 166 environ), maître et ami de Marc Aurèle, permet de saisir sa PERSONNALITÉ. Il manifeste son amitié en termes empreints de tendresse (éd. van den Hout, p. 34, 10 : « suavitas et caritas et voluptas mea » ; cf p. 63, 24-25) ; il se montre plein de reconnaissance pour les services rendus (p. 51, 15-16), avide d'ascèse et de savoir au point d'en être déprimé (p. 51, 5-6), occasion pour Fronton de vanter...
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