Auteur : Siegfried RINGLER.
 
Tome 10 - Colonne 338
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Titre de l'article : MARGUERITE EBNER, dominicaine, vers 1291-1351.
Début de l'article :
339 — Née vers 1291, originaire d'une famille renommée de Donauwoerth (Souabe), Marguerite Ebner entra dès sa jeunesse au couvent des dominicaines de Maria Medingen, non loin de sa ville natale. Elle tomba gravement malade en 1312 ; cette maladie, qui dura jusqu'à sa mort, orienta décisivement son existence, qu'elle menait jusqu'alors sans réflexion personnelle sérieuse. Isolée de son milieu par sa maladie, et plus encore lorsque mourut la garde-malade qui avait sa confiance, elle apprit à s'abandonner entièrement à la volonté de Dieu et eut le sentiment d'être l'objet de grâces spéciales. Sa vie spirituelle fit un progrès décisif grâce à l'amitié qu'elle noua à partir de 1332 avec Henri de Nördlingen (DS, t. 7, col. 229-230) ; celui-ci fut moins un directeur spirituel qu'un stimulant et un admirateur des faveurs spirituelles dont Marguerite était gratifiée ; il voyait réalisé en elle son idéal d'une piété affective et d'une relation personnelle avec Dieu. Henri obtint qu'elle lui fît part de ses expériences mystiques et la détermina en 1344 à les mettre par écrit ; il propagea la renommée de Marguerite partout où il exerça son ministère (Souabe, Alsace, Bâle). De ce fait, notre dominicaine devint le centre d'un cercle d'« Amis de Dieu » pratiquant entre eux un intense échange spirituel sans former pourtant une association à organisation fixe. Cet échange est attesté par la collection de lettres d'Henri, la plus ancienne correspondance en langue allemande qu'on ait conservée. Avec Marguerite correspondaient, entre autres, Jean Tauler et l'abbé cistercien Ulrich III de Kaisheim. Marguerite prit parti pour l'empereur Louis de Bavière, engagement intéressant du point de vue de l'histoire ecclésiastique et politique de l'époque. Elle mourut en son couvent le 20 juin 1351. L'intérêt littéraire de la correspondance, la vénération dont elle fut l'objet jusqu'à nos jours ont maintenu l'attention sur Marguerite, dont la cause de béatification est en cours. Douée d'une très grande sensibilité, Marguerite est ouverte aux courants spirituels de son époque. Dans sa vie spirituelle apparaissent nettement les formes de piété typiques de la mystique populaire. Ce qu'on appelle ses « révélations » ne justifie pas ce...

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