Auteur : Bernard GAILLARD.
 
Tome 10 - Colonne 340
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Titre de l'article : MARGUERITE D’OINGT, chartreuse, † 1310.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Spiritualité.
1. VIE.
— Au milieu du 13e siècle, l'enfance de Marguerite d'Oingt (Oyn ; lecture fautive : Duin) s'écoula dans une famille noble du Beaujolais, entourée de deux frères et de trois soeurs dont l'une, Agnès, la suivra en chartreuse et lui succédera dans la charge de prieure. Son entrée à la chartreuse de Poleteins, près 341 de Lyon, procède d'un choix personnel : « Père, mère, frères, biens du monde, pour ton amour j'ai tout quitté » (Méd. 32). En 1288, elle est prieure et le demeure jusqu'à sa mort. Pour prévenir les distractions entretenues par les soucis du supériorat, parfois « pour alléger son coeur », Marguerite écrit ses méditations et les grâces qu'elle reçoit (Let. 136-139). Elle communique ses cahiers aux prieurs de l'ordre, visiteurs de Poleteins (133-134). Le prieur de Chartreuse, Boson, en est informé. Au chapitre général de 1294, l'un des visiteurs lui porte une relation de visions (Sp., incipit). Guigues du Pont, alors vicaire de Chartreuse, est un directeur de conscience expérimenté (DS, t. 6, col. 1176). La voie de Marguerite est sans doute approuvée. Le climat général explique ces préoccupations. L'effervescence mystique inquiète : les conciles de Lyon et de Vienne s'occupent des « spirituels », des béghards et béguines. De son côté, l'ordre déploie un effort soutenu pour resserrer les liens de dépendance des moniales ; certaines maisons opposent une résistance tenace. Marguerite meurt le 11 février 1310. Le chapitre de 1311 lui accordera des « bénéfices » importants. Elle sera vénérée comme bienheureuse. Mais ce culte privé ne survivra pas à la Révolution, — malgré quelques instances auprès de Rome.
2. ŒUVRES.
— De l'activité littéraire de Marguerite il reste quatre livrets réunis à la Grande Chartreuse dans le courant du 14e siècle. Rédigés partie en latin, partie en dialecte lyonnais, ils présentent l'intérêt de compter parmi les très rares témoins en franco-provençal, localisés et datés ; à ce titre, ils ont été deux fois édités ; une traduction provençale partielle fut faite au...

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