— Née vers 1320 à Bâle et morte dans cette ville au plus tard en 1404, Margaretha zum Güldin Ring appartenait à une famille de riches marchands. Un de ses neveux, Jean, était frère prêcheur et connut très probablement Tauler, pendant le séjour de ce dernier au couvent des dominicains bâlois. Margaretha, qui à plusieurs reprises fit à cette maison de très importantes donations et qui en deo devota », sans faire partie d'un béguinage. Son confesseur, Henri de Rumersheim, était un séculier, chanoine de Saint-Pierre de 1377 à 1425.
Margaretha fit partie du groupe qu'animèrent pendant leur séjour à Bâle les mystiques rhénans Tauler et Henri de Noerdlingen (DS, t. 7, col. 229-230). Ce dernier, dans une lettre à Marguerite Ebner (cf supra, col. 338-340), appela notre Marguerite unser liebs kind in got (« notre chère enfant en Dieu ») et unser Gret (« notre Guitte »). Nous conservons la lettre que Margaretha fit parvenir à Marguerite Ebner pour déplorer le départ d'Henri.
Margaretha possédait quelques livres de piété. Deux d'entre eux, au moins, furent envoyés après sa mort par son confesseur à des recluses, les Waldschwestern d'Einsiedeln. Le premier de ces manuscrits (codex Einsiedel. 277) contient la traduction en haut allemand que fit Henri de Noerdlingen du traité Das fliessende Licht der Gottheit composé par Mechtilde de Magdebourg en bas allemand. Sans ce manuscrit, cet ouvrage ne serait plus qu'un titre pour nous. Le codex Einsiedel. 278 renferme la version en langue vulgaire du De septem itineribus aeternitatis, oeuvre du franciscain Rudolph von Biberach.
G. Boner, Das Predigerkloster in Basel von der Gründung bis zur Klosterreform, 1233-1429, Bâle, 1934. — M. Schmidt, dans son éd. du Das fliessende Licht der Gottheit de Mechtilde, Einsiedeln, 1955 ; LTK, t. 7, 1962, col. 20 (notice de Margaretha) ; t. 9, 1964, col. 86 (notice de Rudolph von Biberach). — B. Degler-Spengler, Die Beginen in Basel, Bâle, 1970.
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