— Marianna Fontanella di Baldissero naquit à Turin le 7 janvier 1661. Adolescente, elle perdit son père et passa une année chez les cisterciennes de Saluzzo. A son retour, elle écarte les demandes en mariage et, malgré l'opposition de sa mère, entre en 1676 chez les carmélites déchaussées de Santa Cristina à Turin, où elle fait profession le 26 décembre 1677. Maîtresse des novices en 1691, elle fut quatre fois élue prieure, de trois ans en trois ans à partir de 1694. A la suggestion de l'oratorien Sébastien Valfré † 1710, elle contribua en 1703 à la fondation du carmel de Moncalieri, près de Turin. Elle mourut à Turin le 16 décembre 1717 et fut béatifiée le 25 avril 1865. Marie des Anges connut de lourdes épreuves spirituelles (tourments diaboliques et nuit de l'esprit), qu'elle supporta vaillamment dans une ascèse crucifiante et avec le soutien de la direction éclairée du carme Lorenzo Maria di San Michele † 1694. Elle reçut aussi des grâces et des charismes exceptionnels ; on lui prête des extases, des miracles, le don de prophétie, des apparitions d'âmes du Purgatoire. Son influence au carmel et au dehors fut grande, y compris sur les événements politiques du royaume de Savoie. Sa correspondance avec ses directeurs et avec les carmélites de Moncalieri révèle sans doute le mieux la doctrine et la pédagogie spirituelle de Marie des Anges. Elle s'inspire largement de l'esprit thérésien (elle ne connaît guère les écrits sanjuanistes), notamment en ce qui concerne l'oraison et la contemplation : « L'oraison, la mortification et l'exercice de la présence de Dieu sont les premières lettres de l'alphabet » (spirituel). Elle insiste de préférence sur l'oraison de simple regard, comme l'ont bien montré les études de Giovanna della Croce. Sur l'ordre de ses supérieurs, Marie des Anges a rédigé son autobiographie (jusqu'en 1689). On conserve également d'elle de nombreuses lettres, adressées à ses supérieurs, à ses directeurs spirituels (en particulier à Lorenzo) ainsi que les réponses de ces derniers, aux carmélites de Moncalieri, aux courtisans et princes régnants ; également des Relazioni de faits intérieurs et quelques petits écrits spirituels. Les Acta des procès de béatification et les divers biographes en ont publié des...

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