— 1. Vie. — 2. Spiritualité.

1. Vie.

— Marie Deluil-Martiny est née à Marseille le 28 mai 1841. Le temps n'est pas éloigné où Pie IX proclamera le dogme de l'Immaculée Conception (1854) et béatifiera Marguerite-Marie (1864 ; cf sa notice), celui aussi des apparitions de La Salette (1848) et de Lourdes (1858). Dès 1864, Marie Deluil-Martiny est membre très active de la « Garde d'honneur du Sacré-Coeur » que Marie du Sacré-Coeur, visitandine de Bourg-en-Bresse, vient de fonder (cf DS, t. 2, col. 1037-1039). Sa fervente vie spirituelle est de plus en plus exigeante et dépouillée (voeu de virginité perpétuelle, « abandon total et sans conditions » au Seigneur). Assistée par le jésuite Jean Calage (1805-1888), qui est son directeur de conscience, elle s'oriente vers la fondation de la Société des Filles du Coeur de Jésus. C'est au cours d'un pèlerinage à La Salette (1868) que le projet se précise. Sylvain Giraud (1830-1885 ; cf DS, t. 6, col. 402-407) lui développe l'idée du sacerdoce de la Vierge Marie selon la doctrine de Jean-Jacques Olier. Une autre rencontre décisive, celle de Mgr Oswald Van den Berghe, qui publie alors Marie et le sacerdoce (Paris-Bruxelles, 1872), permet l'ouverture de la première maison de la Société à Berghem-lez-Anvers (1873). La seconde, fondée à Aix-en-Provence (1877), sera transférée en 1879 à La Servianne (maison de famille dont Marie est héritière). La fondatrice mourra avant d'avoir vu son Institut déclaré de droit pontifical (1896) : elle fut assassinée par un anarchiste à La Servianne le 27 février 1884. Sa cause de béatification fut introduite en 1921.

2. Spiritualité.

— La vie mystique de la fondatrice (cf R. Garrigou-Lagrange, art. cit. infra) comme la spiritualité de son Institut sont marquées par un double objectif : la dévotion réparatrice au Coeur du Christ et l'imitation de Marie exerçant son sacerdoce, debout au pied de la Croix. Du « Principe et fondement » des Exercices spirituels de saint Ignace, Marie de Jésus déduit le but de son Institut : la gloire de Dieu, c'est de recevoir sans cesse l'oblation de son Fils et en elle celle de tous les hommes. Or, elle...

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