Auteur : CARMEL DE MURET.
Tome 10 - Colonne 518
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Titre de l'article : MARIE DE JÉSUS-CRUCIFIÉ, carmélite déchaussée, 1846-1878.
Début de l'article :
— Marie Baouardy est née le 5 janvier 1846 à Abellin en Galilée, d'une famille originaire de Damas et du Mont Liban. Orpheline à trois ans, elle est recueillie par un oncle ; à douze ans et demi, ayant résolu de consacrer à Dieu sa virginité, pour échapper aux pressions de sa famille, elle se place comme servante. Arrivée à Marseille, elle entre chez les soeurs de Saint-Joseph de l'Apparition (1865) ; devant certains phénomènes extraordinaires (extases, stigmates), celles-ci l'orientent vers le carmel de Pau (mai 1867), où elle reçoit le nom de Marie de Jésus-Crucifié et prend l'habit le 27 juillet. En août 1870, elle participe à la fondation du carmel de Mangalore (Inde) et y fait profession de converse le 21 novembre 1871. A la suite de nouveaux phénomènes extraordinaires inexpliqués, elle dut revenir à Pau (fin 1872), où elle a pour directeur Pierre Estrate (supérieur général des Pères du Sacré-Coeur de Jésus de Bétharram), son futur biographe. Grâce à elle, les Pères obtiennent l'approbation de leur institut (1875-1877) et s'établissent en Terre sainte. Elle conçoit et réalise la fondation du carmel de Bethléem où elle arrive en 1875 ; elle amorce celle de Nazareth. Le 26 août 1878, elle meurt à Bethléem ; en 1927, sa cause de béatification est introduite.
Marie est restée orientale de coeur, de mentalité, de culture. Aux yeux de ses contemporains, elle paraît d'une simplicité et d'une candeur enfantines, généreuse et d'une activité débordante, profondément humble et « obéissante jusqu'au miracle », brûlant d'amour pour Dieu, délicate et ingénieuse dans son amour du prochain, enfin très pénitente. On devine une imagination vive et une grande affectivité.
Son don de prophétie s'est manifesté par la connaissance des coeurs et le discernement des esprits, la connaissance d'événements futurs et imprévisibles. Aux phénomènes extraordinaires (extases, visions, transverbération, stigmates, lévitation), il faut joindre les vexations, obsessions et possessions diaboliques. Elle ignora longtemps ce que sa voie avait d'extraordinaire ; après l'extase, elle ne gardait pas souvenir de cet état, sauf pour transmettre un message. Une étude approfondie de son psychisme et des influences reçues permettrait de discerner la nature de ces phénomènes et de dégager sa vraie physionomie...[...]
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