Auteur : Raymond DARRICAU.
 
Tome 10 - Colonne 533
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Titre de l'article : MARIE DE SAINTE-THÉRÈSE, carmélite déchaussée, 1640-1717.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Écrits.
1. Vie.
— Marie de la Rose naquit, le 25 mars 1640, à Lesparre (Médoc), ville marquée par la Réforme catholique. Elle bénéficia d'une éducation profondément chrétienne. Bientôt elle suivit à Bordeaux la femme d'un conseiller au parlement, Monin, comme compagne de sa fille. Après quelques années, elle demanda son admission au second monastère des carmélites de Bordeaux. Comme elle désirait absolument être soeur du voile blanc (converse) et ne l'obtenait pas, elle renonça pour un temps à entrer. Elle fut soutenue dans cette épreuve par le feuillant bordelais Arnault. Elle put rentrer bientôt au carmel, où elle fit profession en 1664. Jusqu'à sa mort, le 25 août 1717, elle demeura fidèle à son état de converse. Elle s'occupa activement des travaux de la maison, en étroite collaboration avec Madeleine du Saint-Sacrement (cf DS, t. 10, col. 60-61). Toutes deux marquèrent profondément la spiritualité du monastère et méritèrent de prendre place parmi les tenants de l'école mystique bordelaise.
2. Écrits et doctrine spirituelle.
— Le carmel de Bordeaux était en relations étroites avec Maur de l'Enfant-Jésus, carme de la réforme de Touraine (cf DS, t. 10, infra), disciple de Jean de Saint-Samson, imprégné autant de la pensée de saint Jean de la Croix que des tendances de l'école rhéno-flamande. Il était dors retiré à l'ermitage de Lormont, près de Bordeaux, avec son disciple, l'abbé Charles de Brion. Converti par la lecture de sainte Thérèse, Brion s'était mis à l'école de Maur ; ordonné prêtre, il assurera l'aumônerie de l'hôpital de la Manufacture de Bordeaux. Sous l'influence de Brion, qui devient son directeur, Marie de Sainte-Thérèse apprend à connaître la mystique abstraite et devient elle-même auteur spirituel. Sa correspondance, que publiera Brion, constitue un témoignage intéressant sur la vie mystique bordelaise. Outre les lettres imprimées, il existe, manuscrit, un volume important de correspondance entre Marie et une carmélite de la rue Chapon, à Paris (cf Vial, cité infra). Dans cette correspondance, d'après Vial, c'est une théologie du coeur qui est proposée. On...

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