— Né le 15 décembre 1600 à Rouen, Pierre Marie entra au noviciat des jésuites à Paris le 22 janvier 1617. Après trois ans de philosophie à La Flèche et cinq ans de régence à Blois, puis à Rouen (1621-1626), il commença sa théologie à Paris et fut bientôt orienté vers la prédication tout en achevant ses études à La Flèche (prêtre en 1628). Formé à l'« école du coeur » pendant son troisième an sous la conduite de Louis Lallemant (Rouen, 1629-1630), il était professeur de rhétorique, puis préfet des classes et prédicateur au collège d'Alençon lorsqu'il publia son premier ouvrage spirituel. A partir de 1632, il fut prédicateur à temps plein à Vannes, La Flèche et, en 1635, à la maison professe 538 de Paris, où il fit profession le 7 septembre 1636. C'est à la fin du carême qu'il donnait à la cathédrale de Bourges en 1645 qu'il fut terrassé le vendredi saint ; il mourut le 21 avril. La sainte solitude ou Les entretiens solitaires de l'âme (Paris, 1631) est comme un écho des méditations de l'auteur pendant sa grande retraite. L'ouvrage fut réédité (1635, 1636, 1654 = 5e éd., 1663, 1664, 1675), traduit en flamand (Anvers, 1657) et en italien (Rome, 1638). L'oeuvre comprit finalement trois parties : 1) « la plus haute manière de traiter avec Dieu » ; 2) « les puissantes raisons pour se donner à Dieu » ; 3) « les conduites de Dieu dans les voies du juste et dans la pratique de la science des saints ». En 1638, Marie publia un livre plus important : Les voyes de Dieu dans la saincte solitude pour la réduction des pécheurs… ou abrégé général de la vie chrestienne.., qui n'eut pas la même audience. Mais La science du crucifix en forme de méditation (Paris, 1642), où Marie fit passer toute sa piété en des contemplations affectives nourries d'Écriture sainte, connut longtemps un grand succès. Les éditions se multiplièrent, revues, corrigées et augmentées (notamment à partir de 1783 par le jésuite Nicolas Gasté). En 1790, J.-N. Grou (DS, t. 6, col. 1066) reprit cette édition de Gasté sous le titre de La Science pratique du crucifix dans l'usage des sacrements, en accentuant d'une note plus doctrinale les fruits de la rédemption par la Croix. Sous cette forme, l'ouvrage, revu notamment...

[...]