Auteur : Lucien CAMPEAU.
 
Tome 10 - Colonne 547
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Titre de l'article : MARIE-CATHERINE DE SAINT-AUGUSTIN, religieuse hospitalière, 1632-1668.
Début de l'article :
— Marie-Catherine, fille de Jacques Simon de Longpré et de Françoise Jourdan, est née le 3 mai 1632 à Saint-Sauveur-le-Vicomte, en Normandie. Passionnée de mortifications et d'humiliations dès sa plus tendre 548 enfance, Catherine entra chez les hospitalières de Bayeux le 7 octobre 1644. N'ayant pas encore l'âge de la profession, elle s'offrit pour le Canada et vainquit l'opposition de son père. Elle fit la profession en voyage, à Nantes, et aborda à Québec, le 19 août 1648. L'état de la colonie était précaire, les Iroquois menaçants ; la santé de Catherine était mauvaise ; elle refusa d'être rapatriée. Aimable et très régulière, elle se vit confier d'importants offices dans l'hôtel-Dieu. En 1668, on songeait à l'élire supérieure, mais elle tomba malade et mourut de phtisie le 8 mai. Au contraire de Marie de l'Incarnation († 1672 ; cf DS, t. 10, col. 487), sa vie intérieure demeura secrète de son vivant. Le jésuite Paul Ragueneau, son ancien directeur, publia en 1671 sa Vie, rédigée d'après les écrits de la religieuse, aujourd'hui perdus (Journal spirituel, Mémoires, lettres). C'est alors qu'on découvrit le drame intérieur de la jeune hospitalière, simple, fidèle aux yeux de tous, mais tourmentée par des obsessions sataniques conduisant jusqu'aux portes du désespoir. Catherine avait soutenu la lutte avec un courage sans exemple, adoptant pour guide le martyr Jean de Brébeuf † 1649 (DS, t. 8, col. 304-309), dont l'expérience spirituelle avait quelque similitude avec la sienne. La biographie suscita du scandale chez les jansénistes, mais les témoins de sa vie furent d'accord pour louer sa vertu. Fr. de Montmorency-Laval, vicaire apostolique, écrivit : « Elle a beaucoup fait et beaucoup souffert avec une fidélité inviolable et un courage qui était au-dessus du commun. Sa charité pour le prochain était capable de tout embrasser pour difficile qu'il fût. Je n'ay pas besoin de choses extraordinaires qui se sont passées en elle pour être convaincu de sa sainteté ; ses véritables vertus me la font parfaitement connoître » (lettre à la supérieure de l'hôtel-Dieu, 1668). L'ursuline Marie de l'Incarnation ajoutait : « Ce n'est pas par manque de fidélité ni de soumission qu'elle a tenu tout cela secret,...

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